Geco Air, une application fondatrice dédiée réduction des émissions

Geco Air est une solution gratuite, simple et automatique de conseils et de suivi des émissions liées à nos déplacements. Lancée par l’IFP Energies Nouvelles, anciennement Institut Français du Pétrole, cette application fait partie de celles qui ont retenu mon attention dans le travail en cours de qualification des innovations numériques à même de favoriser les transitions socio-écologiques. Dans une base qui compte plus de 600 entreprises, elle figure dans mon Top 10 personnel. Quelques mots pour expliquer pourquoi et pour vous inciter à l’utiliser.

La plupart des solutions de mesure de nos empreinte carbone sont fondées sur du déclaratif. Il nous faut qualifier de mémoire nos déplacements ou nos habitudes de consommation pour obtenir une estimation de nos émissions carbone souvent approximative. L’exercice est délicat et les moyens de personnaliser nos émissions demeurent souvent rudimentaires. On reste ainsi un peu frustré face aux résultats. J’arrive par exemple à une émission annuelle moyenne de 7 tonnes de Co2 par an mais je ne peux ni vraiment personnaliser ce calcul, ni intégrer mes nombreuses actions de compensation, par exemple les plantations d’arbres ou l’autoconsommation d’électricité photovoltaïque.

Pour le volet mobilité de ces émissions, Geco Air propose une solution différente : elle suit tous nos déplacements en temps réels et quantifie nos émissions en se basant sur l’expertise moteurs thermiques et mobilité de l’IFPEN. On peut soit rentrer sa plaque d’immatriculation (qui n’est pas stockée pour des raisons RGPD) pour vraiment s’adapter à notre véhicule, soit choisir son véhicule dans une liste déroulante, soit utiliser un véhicule moyen représentatif du parc automobile.

Expertise moteurs thermiques

L’application détecte et mesure ensuite automatiquement chaque déplacement pour construire notre véritable timeline mobilité. Les algorithmes détectent seuls le début et la fin de chaque trajet et enregistrent les données nécessaires à l’estimation des polluants. Ils détectent le type de mobilité (marche, course, vélo, bus, voiture, train…), avec encore quelques difficultés pour certains types de déplacements, le métro par exemple. L’utilisateur peut toutefois modifier manuellement le type de mobilité associé à chacun de ses déplacements à posteriori. Grâce à cette détection automatique, Geco Air est en mesure de nous aider à détecter nos mauvaises pratiques. L’application est aussi en mesurer d’estimer le gain apporté par nos éventuels changements de pratiques.

Encore faut-il que ces gains soient supérieurs aux dépenses énergétiques générées par cette détection automatique. L’IFPEN a anticipé sur ce point délicat. Des précautions particulières ont été prise pour réduire les consommations électriques des smartphones. La détection se base sur les antennes cellulaires et le GPS du téléphone. L’utilisation de celui-ci, très énergivore, n’est pas systématique. Le début potentiel d’un trajet est détecté par le changement d’antenne cellulaire. Le GPS est alors activé ponctuellement pour vérifier si la vitesse de déplacement est caractéristique d’un véritable déplacement. C’est seulement à cette condition que le GPS reste actif pour enregistrer la vitesse, la position et la pente à chaque seconde, données essentielles à l’estimation des polluants émis.

À chaque fin de trajet, les données nécessaires à l’estimation des polluants sont envoyées sur les serveurs Geco Air. Cela permet de réduire la charge mémoire de l’application sur le téléphone et de garantir la même performance de calcul quel que soit le modèle de smartphone. Si le smartphone ne dispose pas de donnée cellulaire à cet instant, le trajet est stocké localement et réémis ultérieurement. Les échanges de données sont également optimisés pour réduire la data consommée. A titre d’exemple, pour un usage classique de l’application (deux trajets en véhicule par jour, consultation de l’app régulière) la consommation de data, selon l’IFPEN, n’excède pas 5 Mo par mois.

Geco Air construit ainsi notre score mobilité qui est une note sur 100. Il nous propose également des conseils de conduite. Ces derniers se fondent sur trois facteurs clés : le véhicule, le trajet et le style de conduite. Geco air décompose l’impact de ces trois facteurs et propose des modifications de comportements associées.

Cette application est donc proposée gratuitement par l’IFPEN, un Établissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC), dont l’une des missions d’intérêt général consiste à proposer des solutions aux défis sociétaux de l’énergie et du climat, en favorisant la transition vers une mobilité durable et l’émergence d’un mix énergétique plus diversifié.

Un mois d’utilisation quotidienne de Geco Air m’a ainsi convaincu à marcher plus, je franchis désormais allègrement les 10000 pas quotidiens, et à pédaler davantage malgré les pentes délicates des coteaux pyrénéens. Pour tendre vers les 2 à 3 tonnes d’émissions de Co2 annuelle, j’espère ainsi réduire mes émissions actuelles, autour de 7 tonnes, d’une tonne environ.

Mais passer de 6 tonnes à moins de 3 sera une autre affaire. Cela imposera d’envisager d’autres coopérations sur lesquelles j’essaie d’avancer. Organisme de recherche d’intérêt public, algorithme et modèles maîtrisés, volonté finalement assez rare d’opérationnaliser des résultats de recherche, j’espère que l’IFPEN et Geco Air pourront faire partie de ces écosystèmes numériques. Je remercie en tout cas Guillaume Sabiron, Chef de Projet Solutions numériques pour la qualité de l’air IFPEN, de sa disponibilité.

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