A quand, enfin, un opérateur très haut débit non uniquement triple play en France ?

La Communauté d’agglomération Laval Agglomération (Mayenne) vient d’attribuer une  Délégation de Service Public (DSP) pour le déploiement d’un réseau très haut débit (20 communes et 100 000 habitants).  Il s’agit d’une classique concession obtenue par l’opérateur historique  pour 25 ans. Ce dernier, ès qualité opérateur neutre, s’engage à couvrir en fibre optique d’ici 7 ans la totalité des foyers et des entreprises en zones denses. Pour les zones peu denses, « une solution intermédiaire haut débit » via satellite sera proposée avec un débit de 2 Mbit/s pour tous. L’économie générale des offres de l’opérateur neutre local contrôlé par FT reste inconnue pour nous à ce jour ; la liste des opérateurs clients de FT également.

La question-clé est toutefois sans doute à chercher par-delà les catalogues de services du concessionnaire France Telecom. Pour le dire plus directement, cette information m’aurait laissé presque indifférent si ce n’était pas Laval. Mais c’est Laval ! Et Laval est connue pour son dynamisme dans les domaines de la 3D et de la réalité virtuelle. Depuis de longues années, Laval tente, prend le risque d’un positionnement innovant, investit, ne change pas d’avis… La boucle THD de la Communauté d’agglomération pourrait donc enfin donner à notre pays la possibilité de tester un autre modèle économique que celui du trop triste triple play. Enfin ?

Six ans après le lancement de la première grande boucle Ftth de France à Pau, après les retards du projet du département Hauts-de-Seine, les difficultés souvent récurrentes de bien des RIP (Réseaux d’Initiative Publique) à mobiliser des opérateurs THD, la France reste orpheline d’idées et d’expérimentations dans ce domaine. Faute sans doute d’un volume de prises Ftth encore suffisant, les faits prouvent que le marché paraît seul peu en situation d’inventer. Il me revient en mémoire, les tentatives que nous avions menées à plusieurs reprises à ce sujet sur Pau Broadband Country, en coopération avec des amis comme Gérard Fauveau (DSI Pau), JM Billaut ou Pierre-Eric Saint André (Etde-Axione), et sous l’impulsion d’André Labarrère. Rendez-vous du très Haut débit, Citem 2003, mercredi du THD organisés chaque mois pendant quasiment 2 ans, avec à chaque fois, entre 10 et 20 entrepreneurs nationaux ou internationaux présents sur Pau… Force est de constater que nous attendons encore le début d’une vraie innovation dédiée THD et qui lance durablement les services symétriques 100 Mbps et plus.

Sans aucun doute, cette ou ces solution(s) existe(nt). Attendent-elles dans les armoires électroniques des laboratoires de grands opérateurs ou d’inventeurs géniaux la fin de l’exploitation de la mine du cuivre française ?  Patientent-elles scrutant, moral en berne, la courbe des abonnés Très haut débit de notre pays ? Émergeront-elles, comme c’est souvent le cas, au détour d’une valley transatlantique ou, demain matin, asiatique?  Face aux Pyrénées, comme d’autres devant la ligne bleue des Vosges, je trouve ce temps-là un peu long.

A quand, enfin, un opérateur Très haut débit non uniquement triple play en France ?

En termes de développement numérique territorial,  nous sommes en effet nombreux à penser que les offres du triple ou du quadruple play n’apportent finalement qu’assez peu de valeur ajoutée « territoriale », ou tout au moins pas assez. Les solutions fibre optique permettraient d’inventer tant d’autres choses, tant d’autres services et de technologies. Des solutions sans doute qui seraient ensuite « exportables », comme la France l’a fait pour l’eau, l’électricité, l’environnement. Quelques-uns des champions mondiaux de l’économie du Très Haut débit de demain peuvent émerger en France. J’en suis convaincu. Je veux l’être. Je crois donc à l’importance du rôle des RIP dans ce domaine, à leurs potentialités et à leurs richesses. Au moment où l’on cherche à la fois un nouveau dynamisme industriel, à consolider les outils de développement durable et à redonner la place indispensable à cette économie du care et de la solidarité sans lequel ce monde tourne un peu de carré, je voudrai voir un peu de lumière passer dans les fibres qui se déploient ici et là sous l’impulsion courageuse de collectivités territoriales.

Utopie ? Sans doute mais, tout d’abord, il en faut, et ensuite, il y a Laval, et dans cette agglomération le centre dédié à l’informatique en temps réel et à la réalité virtuelle a été baptisé  “clarté”… Alors boucle locale THD et Clarté est-ce vraiment la bonne équation (c’est la promesse de Laval Mayenne Technopôle) ?

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  1. L’une des clefs, sinon « la » clef, se situe dans les services à la personne, en particulier la Télé-Santé. En effet, sauf à opter dès aujourd’hui pour un modèle à la Google Health, nous aurons besoin d’opérateurs de services dédiés, capables de prendre soin de nous.
    Prendre soin au sens « écoute du client » (le « Customer Care » US), et non pas au sens médical bien sûr : connectivité sans défaut 24/7, support technique, gestion des appels, etc.
    Autant de services qu’un Orange, par ailleurs récemment agréé hébergeur de données de santé à caractère personnel, ne pourra jamais offrir (sauf rupture totale avec son modèle commercial).

    Egalement, on peut imaginer l’apparition rapide d’opérateurs de services innovants dans le domaine de la maîtrise de l’énergie : fermes Solaire PV, Smart Grid, Véhicules Electriques, autant de services nouveaux impliquant l’utilisation d’infrastructures THD – ouvertes et neutres ou privées, cela reste une question.

    Enfin, pour casser définitivement ce TriplePlay qui enferme la très grande majorité des Français (dont je suis, hélas) dans un modèle 100% privé – hors de la MachinBox, point de salut – pourquoi ne pas en appeler à l’extérieur ?
    Comme Apple a cassé le modèle traditionnel de la Téléphonie Mobile en révolutionnant l’éco-système grâce au couple magique iPhone – App Store, on peut imaginer l’arrivée d’un acteur totalement « hors-milieu », qui viendrait sur le marché français avec une solution technique radicalement différente et surtout une offre véritablement innovante proposant des services absents des catalogues de FT et autre Free (si-si, il y en a !) avec des méthodes d’achat nouvelles.

    Mais tout ceci ne fonctionne que si l’usager est prêt à payer le prix de ces services, individuellement. C’est là que le modèle App Store intervient: avant le iPhone, je n’imaginais pas payer une application pour mon mobile. Depuis le iPhone, un simple clic sur « Acheter » me déleste régulièrement de 0.99 EUR… Il n’est qu’à lire les stats d’Apple pour voir que je ne suis pas le seul sur Terre ainsi ! Donc, NOUS sommes prêts.

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