Patrick Chaize veut redonner aux Collectivités Territoriales le contrôle des déploiements des réseaux très haut débit sur leur territoire. Pour y parvenir, le Sénateur de l’Ain va, dans les tous prochains jours, déposer une proposition de loi en ce sens. Elle vise à créer une autorité organisatrice en charge de l’instruction des demandes de déploiement de ces réseaux. Est-ce une réponse qui sera retenue pour réduire les tensions sur le Plan National très Haut Débit dont nous faisions état hier ? Les prochaines semaines diront si cette proposition de loi a une chance d’être rapidement examinée.
« Etat, Collectivités Territoriales, opérateurs et surtout usagers, tout le monde a intérêt à ce que l’on trouve rapidement un accord pour faciliter le déploiement rapide et l’exploitation durable des réseaux THD ! La situation actuelle doit donc évoluer ». Patrick Chaize, que nous avons interrogé le 30 octobre 2017 à ce sujet, en est persuadé ; sa proposition de loi peut faire sens.
Elle permettra aux Collectivités, en tant qu’autorité organisatrice des réseaux très haut débit, de recevoir les propositions de déploiement des opérateurs, de les examiner et de prendre une décision. Dans les cas où ces projets seraient acceptés, les Collectivités et l’opérateur maître d’ouvrage seraient alors liés par un vrai contrat précisant enfin clairement les calendriers, les géographies et les solutions retenus pour ces déploiements. Si, en revanche, ces propositions ne sont pas retenues, ou si elles sont inexistantes, ou encore si un RIP existe déjà, ce serait alors aux Collectivités de réaliser ou d’ouvrir leur propre réseau mutualisé, accessible bien sûr à tous les opérateurs. Cette mutualisation serait le gage de conditions financières correctes d’exploitation. La piste est donc intéressante car elle supprimerait tout risque de duplication de réseaux THD dans les zones peu denses.
Il faut d’ailleurs noter que la Commission Européenne travaille dans une direction similaire. C’est ce que rappelle par exemple l’avis 2017/1293 de l’Arcep (p.15) qui évoque ce chantier européen. « L’Arcep note à cet égard que la nécessité de prévenir les déploiements redondants est d’ores et déjà discutée au niveau européen dans le cadre de l’élaboration du Code européen des communications électroniques. En effet, l’article 22 du projet de code dans sa version proposée par le Conseil aborde la question du strategic overbuild dans les zones d’exclusion numérique qui pourraient être définies après un premier recensement des intentions d’investissement. L’article prévoit que la réponse à une consultation permettant d’établir formellement l’absence d’initiative privée soit engageante ; cela implique en particulier que pourrait être sanctionné un opérateur qui aurait répondu qu’il n’avait pas l’intention d’investir et qui in fine déploierait quand même, dès lors qu’un autre projet aurait été lancé pour pallier l’absence d’initiative privée. »
La proposition de loi de Patrick Chaize sera prochainement déposée, et donc accessible en ligne sur le site du Sénat.
Une Intelligence Artificielle serait capable de reprendre toutes les discussions « en ligne » sur le sujet depuis 2007 et le Plan « France Numérique 2012 », et verrait que cette problématique avait été clairement identifiée il y a dix ans déjà…
Et dans un secteur où les cycles sont de 20-25 ans, dix ans c’est long, c’est déjà la moitié du cycle qui est passée sous le nez des décideurs…
Seule solution pour être « Future-Proof » : Un réseau local ouvert et neutre, basé sur une ingénierie bi-fibre en P2P depuis le point de mutualisation, capable de supporter dès à présent le 10-Gigabit/s symétrique.
Le cuivre à l’agonie, la fibre « embrouillée »…..quel b……! Go ! https://www.youtube.com/watch?v=DDyQWDhKWg4
À avis, il faut aller plus loin que cela :
1/ Que l’État reprenne le contrôle des réseaux numériques nationaux : (1) celui d’Orange (qui a été financé par les abonnés) ; (2) celui de Réseau Ferré de France qui est toujours public, qui est le plus beau backbone fibre des pays développés et permet à SFR de jouer perso sur la boucle radio ; (3) celui de la TNT.
2/ Accorder l’usage et la gestion de l’usage de la boucle locale cuivre à ses abonnés : donc en faire un bien commun, pas un bien public.
3/ Accorder l’accès à internet gratuitement à tout détenteur d’un abonnement au fixe : suppression des péages coûteux et de la rente.
4/ Faire payer le prix d’internet à ceux qui saturent la bande passante
À mon avis …
@Bernard : Oui, les voies ferrées RFF sont une ressource inestimable et mésestimée y compris par les Collectivités Territoriales. Exemple ici en Béarn avec la ré-ouverture de la fameuse ligne Oloron-Bedous, sur l’axe ancien Pau – Sarragosse via Canfranc : « On » aurait pu profiter des travaux de réhabilitation de la voie ferrée pour créer une liaison optique permettant d’arroser les villages alentours en THD…
@Marc : Il y a pire : dans mes recherches géographiques, j’ai eu l’occasion d’emprunter une voie SNCF abandonnée (Langogne-Le Puy). J’ai ouvert le canal qui longe la voie : il y avait dedans deux gros faisceaux de fibres optiques : probablement (1) celui de Réseau Ferré de France et (2) un privé, celui de KPN Qwest, batave mais qui a, il me semble, était racheté par Orange : Genève/Barcelone. Le backbone de RFF comporte une jonction ouverte à chaque gare.
L’emprise des voies ferrées fait toujours partie du domaine public national : chercher l’erreur. Il est probable que toutes les voies ferrées abandonnées sont dans cette situation.
Horreur orthographique … mais qui a, il me semble, été racheté par orange …
Encore pire :
La backbone PÉZENAS/CLERMONT-FERRAND des six départements : Puy-de-Dôme, Cantal, Haute-Loire, Lozère, Aveyron, Hérault, dit A75 numérique, mesure 318 km … à peu près la longueur de celui de Free. Il comporte 7 ou 8 sorties actives et une sortie passive tous les 400 mètres, à la jonction de chaque bobine ; de quoi irriguer sans trop d’efforts 14 000 km2 de territoire en haut-débit.
Résultat : presque néant. (1) Le poids politique de ces départements sur le sujet ne compte pas comparé à celui de Niel ; (2) aucun politique de l’axe ne s’est emparé de cette opportunité d’un coût de 11 millions, tout de même.