Le scandale de l’autorisation du VDSL2. La fin du FttX en France avant même qu’il ait vraiment démarré ?

La rumeur vient et disparaît depuis plus de deux ans mais il semblerait désormais que le VDSL2 puisse être rapidement autorisé sur la boucle locale. Il se pourrait aussi que, sur cette base, un ou plusieurs opérateurs décident de déployer massivement cette technologie dans toutes les zones AMII dédiées FttH. Si ces deux conditionnels se révélaient exact, ce que je crois malheureusement, sauf intervention politique au niveau gouvernemental, ce serait sans doute la disparition à court-terme de nombre d’investissements très haut débit privés et de graves tensions en termes d’aménagement numérique du territoire.  Explications pour tenter de prévenir un possible scandale à très haut débit…

Quelques rappels rapides tout d’abord. Le VDSL2 est basé sur la même technique que l’ADSL. Il utilise donc la boucle locale cuivre. Il permet de disposer de débits plus élevés pour les quelques chanceux qui résident ou travaillent à immédiate proximité des NRA. Les mesures réalisées par des opérateurs dominants du marché français montrent que, si l’on se trouve à moins de 1500 m du NRA, on aurait « jusqu‘à 30 Mbps descendant ».  Au-delà, les mêmes tests montrent que les performances de l’ADSL2+ sont moins bonnes que celles de l’ADSL.  Cela signifie que le VDSL2+ n’a d’intérêt que pour une faible partie des abonnés actuels. Cela signifie surtout qu’il va générer, y compris sur l’actuelle boucle locale cuivre, de nouvelles fractures numériques.

La fin (provisoire) du Ftth en France ?

Si cette technologie était bien autorisée, comme cela semble avoir été décidé par le groupe opérateurs animé par l’ARCEP, il ne faut pas être fin stratège pour annoncer un nouveau bouleversement des fragiles modèles économiques très haut débit. Faisons un instant un cauchemar : je suis X Niel et le VDSL est autorisé… Chers lecteurs, je vous annonce donc un scoop. Je change toutes mes cartes ADSL en VDSL2 dans toutes les NRA de zones hyperdenses, celles justement où d’autres opérateurs ont décidé de déployer du FttH.  Que se passe-t-il ? Acculés par cette décision, tous les autres opérateurs n’ont d’autres choix que de faire de même, y compris ceux qui se sont engagés à déployer des réseau fibre optique en zones dites « AMII ». Fin de bien des projets FttH annoncés ?

La situation des Collectivités Territoriales risque d’ailleurs elle aussi de se compliquer, notamment dans les réseaux d’initiative publique fondés sur le dégroupage. Dans ces RIP, aura-t-on le choix de ne pas suivre le mouvement ? Si on ne migre pas les cartes ADSL en VDSL, les économies déléguées, mises à mal par des discours marketing du type « jusqu’à 30 Mbps et autres », risquent de souffrir. Mais si on migre, on accentue les fractures au sein de la plaque locale alors que les RIP voulaient justement les réduire. Les Collectivités territoriales délégantes peuvent déjà se préparer à recevoir quelques messages d’abonnés…  sans doute aussi à quelques âpres discussions juridiques matinées de modifications significatives des économies déléguées.

Et que dire de tous les SDTAN déjà votés ? On recommence ? On les oublie ? Mes amis consultants devront-ils eux aussi utiliser les tapis rouge d’outre-manche pour subsister ? Doivent-ils se transformer en avocats ?

Affaissements improductifs

La France à très haut débit, l’invention d’un nouveau secteur de croissance, les emplois générés par ces chantiers, les leviers de services publics que je décris, la possibilité d’assurer l’égalité des usagers devant un service de plus en plus d’intérêt général… Tout cela serait-il donc à mettre au fond de la Seine ? L’avenir le dira mais ce qui paraît particulièrement choquant, c’est la manière dont cette décision a été prise.

Comme cela, au détour d’un groupe animé par une organisation publique composée de non élus, on décide de fait de la politique d’aménagement numérique de notre pays ; on met cul par dessus tête le Programme National Très Haut Débit ; on accentue les fractures numériques, y compris dans les zones où elles étaient jusqu’à présent acceptables, et on diffère de plusieurs années la construction des infrastructures numériques du prochain siècle. Et tout cela, sans débat, sans loi, sans discussion…

Je ne peux croire qu’au moment où l’actuel Président – Gouvernement fonde une bonne partie de sa stratégie nationale et européenne sur la relance et la croissance, il puisse rester sans réagir face à ce possible dysfonctionnement majeur.

J’ai du mal à imaginer que les RIP restent aussi silencieux. Je pronostique un nouvelle et rapide appel des RIP. Le 3 juillet à Valence ?

Je ne peux pas plus envisager un instant que les opérateurs – aménageurs, les experts et consultants et tous ceux qui croient, comme moi, que va se jouer dans les prochaines années une partie de l’avenir numérique de notre pays assistent passif à cette parodie de démocratie économique.

Il est rare que je me permette de telles formulations dans l’écriture de ce blog, mais là quelque chose ne tourne vraiment pas rond dans notre pays. Et si le changement est maintenant, voici une vraie bonne raison de le démontrer. En attendant, je ne peux que suggérer qu’un mouvement collectif se dessine rapidement pour afin réunir élus, opérateurs aménageurs, consultants, FAI et tous ceux qui pensent que maintenant ça suffit !

24 commentaires sur “Le scandale de l’autorisation du VDSL2. La fin du FttX en France avant même qu’il ait vraiment démarré ?

Ajouter un commentaire

  1. Tout cela confirme l’absolue nécessité de renverser le/les modèles existants.
    1. Ne plus parler « Fibre à l’Abonné » mais « Fibre DEPUIS l’Abonné »;
    2. Ne plus parler « Débits » mais « USAGES »;
    3. Ne plus parler « Infrastructures » mais « SERVICES ».

    Avec UN SEUL modèle en tête : celui mis en place par Apple avec l’iPhone.

    Grâce à Apple, je « Moi, Personne » peux effectuer une transaction quelconque (échange d’informations, échange, location ou vente de services, produits, et biens) avec toi « Pair, Personne » directement, via nos smartphones respectifs, sans que les opérateurs de télécommunications touchent quoi que ce soit d’autre que mon et ton forfaits mensuels.
    Je suis abonné Orange, tu es abonné SFR, et pourtant nous dialoguons en direct, de manière totalement transparente vis-à-vis de nos opérateurs respectifs.
    Le meilleur exemple : iMessage. Du SMS non chargé par les opérateurs.

    Pour le sujet qui nous (pré)occupe ici, nous devons impérativement prendre ce modèle « Apple, iPhone » en référence de toutes nos réflexions, propositions, et surtout, réalisations…

  2. Le modèle que tu décris est celui que l’on trouve notamment en Suède avec le principe du kiosque de services développé par Labs². Cela signifie aussi que l’on abandonne la logique des box intégrées, modèle d’un autre temps, celui de l’âge du cuivre pour passer enfin à l’âge de la lumière.
    Quoiqu’il en soit, avec la fibre, on entre dans une aire nouvelle qui appelle de nouveaux modèles économiques orientés services. On ne va pas investir des milliards d’euros dans une nouvelle infrastructure pour reproduire les schémas identiques à ceux de l’ADSL. Ne perdons pas de vue, comme le répétait dernièrement Neelie Kroes que « Conserver des mentalités et des modèles d’entreprise du 20e siècle nuit à l’économie numérique européenne ».
    Pour la TV numérique on a été capable de fixer une date d’extinction de l’analogique en gérant toutes les contraintes qu’une telle rupture technologique pouvait engendrer. Un tel scénario n’est-il pas envisageable pour le passage au très haut débit ? Sans doute que si. A condition qu’il y est un véritable pilote dans l’avion et que l’Etat ait la capacité et la volonté de résister au puissant lobby des opérateurs comme l’a récemment rappelé le sénateur Maurey.

  3. Je crois bien que tu mets la souris sur un des points durs des réseaux numérique de nouvelle génération. Comment éviter de les « penser » à partir des modèles des réseaux du siècle passé. Dans le schéma actuel de concurrence sur les infras en zones très denses, on a du mal à identifier l’opérateur qui pourra tenter de nouveaux modèles. A force de lenteurs, on se demande même s’il ne faudrait pas prendre le temps de tout revoir. J’ai longtemps été assez réservé sur la piste de la dissociation infra / service chez l’opérateur historique. Trop cher, trop long (3 ans ? 4 ans pour aboutir….). Mais là j’ai comme un doute. Si le VDSL2 est effectivement autorisé, de toute façon on en prends pour de longues années car les modèles économiques privés du FttH ne tiendront pas sans les zones hyper-denses. Du coup…. La piste néo-zélandaise pourrait nous inspirer. Cette maîtrise de l’infra, même dans 4 ans, permettrait au moins elle de travailler clairement le switch-off cuivre / fibre ; aujourd’hui, dans la situation actuelle, cela me paraît une piste très difficile à envisager.

  4. Je ne voit qu’un problème pour parler de fibre depuis l’abonné, c’est que l’abonné doit alors payer lui-même la fibre optique directement et ne fait pas faire l’investissement par un autre (question de logique élémentaire).

  5. Soyons logique, en quoi un déploiement du VDSL2 poserait problème à la fibre optique. Même en fibrant toutes les armoires de rue, y compris en pleine campagne, cela représente très nettement moins de « clients » (armoires de rue) à fibrer que le nombre total d’abonnés téléphoniques, car il y a quand même pas mal d’abonnés sur une même armoire. En faisant cela, les citadins deviennent éligibles à un VDSL2 de bon débit, les ruraux gagnent aussi un ADSL2+ de très nettement meilleure qualité, car dans les deux cas la fibre optique se rapproche d’eux. Tout cela nécessite nettement moins de temps à déployer car concernant moins de « clients ».

    Comme il y a très nettement moins de clients à fibrer, le coût de génie civil est très nettement plus faible. Les cartes VDSL2 ne représentent pas un coût supplémentaire, car un équipement réseau n’a pas une durée de vie grandiose (au mieux quelques années, donc déployer le standard d’une époque est de loin le moins coûteux). Ce n’est pas pour rien que le VDSL2 est supporté par les dernières box, c’est juste qu’il est supporté dans les puces Broadcom et compagnie développées pour l’ensemble du monde et non seulement pour la France). Tous ces équipements VDSL2 seront déjà morts et remplacés par d’autres équipements avant de trouver l’argent pour fibrer toute la France à domicile (peut-être même que l’on fera encore une autre génération en déployant d’ici 2020 une autre norme au pied de chaque immeuble dans les villes, créant ainsi un central téléphonique fibré à moins de 100 mètres de l’abonné avec un encore meilleur débit).

    Même si l’on déployait la fibre optique jusqu’à chaque abonné et qu’ils ont trouvent tous des usages réels non satisfaits par l’ADSL/VDSL (déjà une bonne question), la collecte des débits cumulés deviendrait alors sans doute un nouveau goulot d’étranglement.

    Si vous voulez avoir un réseau en fibre optique, n’oubliez pas aussi dans le salon le routeur, pare-feu, etc. (box) avec un débit réseau suffisant: je crois que la fibre optique (intéressante face au VDSL2 uniquement à plus de cent mégabits/seconde) commencera alors carrément à décourager des clients actuels et qu’il faudrait attendre une amélioration des performances par watt des équipements. Je vous déconseille, par exemple, dans votre salon, le boucan d’un pare-feu réseau en gigabit Ethernet!

    La fibre à tout prix me semble surtout un éléphant blanc actuellement, car il faut toujours payer le prix de ce que l’on veut comme dogme. Je ne dis pas que dans dix ans, cela ne sera pas mature, mais actuellement les équipements sont trop lourds (bruit, etc.) et coûteux pour justifier un déploiement personnel de débits supérieurs aux 100 Mbits/s (faisables en VDSL2 à un plus faible coût d’infrastructure réseau et de génie civil).

    Mieux vaut une amélioration régulière par génération qu’un big bang génial qui ne viendra pas de si tôt car il n’est pas mature: cela laisse alors le temps de développer des usages du débit et donc une industrie pouvant payer les travaux suivants!

  6. Soyons logique, en quoi un déploiement du VDSL2 poserait problème à la fibre optique. Même en fibrant toutes les armoires de rue, y compris en pleine campagne, cela représente très nettement moins de « clients » (armoires de rue) à fibrer que le nombre total d’abonnés téléphoniques, car il y a quand même pas mal d’abonnés sur une même armoire. En faisant cela, les citadins deviennent éligibles à un VDSL2 de bon débit, les ruraux gagnent aussi un ADSL2+ de très nettement meilleure qualité, car dans les deux cas la fibre optique se rapproche d’eux. Tout cela nécessite nettement moins de temps à déployer car concernant moins de « clients ».

    Comme il y a très nettement moins de clients à fibrer, le coût de génie civil est très nettement plus faible. Les cartes VDSL2 ne représentent pas un coût supplémentaire, car un équipement réseau n’a pas une durée de vie grandiose (au mieux quelques années, donc déployer le standard d’une époque est de loin le moins coûteux). Ce n’est pas pour rien que le VDSL2 est supporté par les dernières box, c’est juste qu’il est supporté dans les puces Broadcom et autres développées pour l’ensemble du monde et non seulement pour la France). Tous ces équipements VDSL2 seront déjà morts et remplacés par d’autres équipements avant de trouver l’argent pour fibrer toute la France à domicile (peut-être même que l’on fera encore une autre génération en déployant d’ici 2020 une autre norme au pied de chaque immeuble dans les villes, créant ainsi un central téléphonique fibré à moins de 100 mètres de l’abonné avec un encore meilleur débit).

    Même si l’on déployait la fibre optique jusqu’à chaque abonné et qu’ils ont trouvent tous des usages réels non satisfaits par l’ADSL/VDSL (déjà une bonne question), la collecte des débits cumulés deviendrait alors sans doute un nouveau goulot d’étranglement.

    Si vous voulez avoir un réseau en fibre optique, n’oubliez pas aussi dans le salon le routeur, pare-feu, etc. (box) avec un débit réseau suffisant: je crois que la fibre optique (intéressante face au VDSL2 uniquement à plus de cent mégabits/seconde) commencera alors carrément à décourager des clients actuels et qu’il faudrait attendre une amélioration des performances par watt des équipements. Je vous déconseille, par exemple, dans votre salon, le boucan d’un pare-feu réseau en gigabit Ethernet!

    La fibre à tout prix me semble surtout un éléphant blanc actuellement, car il faut toujours payer le prix de ce que l’on veut comme dogme. Je ne dis pas que dans dix ans, cela ne sera pas mature, mais actuellement les équipements sont trop lourds (bruit, etc.) et coûteux pour justifier un déploiement personnel de débits supérieurs aux 100 Mbits/s (faisables en VDSL2 à un plus faible coût d’infrastructure réseau et de génie civil).

    Mieux vaut une amélioration régulière par génération qu’un big bang génial qui ne viendra pas de si tôt car il n’est pas mature: cela laisse alors le temps de développer des usages du débit et donc une industrie pouvant payer les travaux suivants!

  7. Les Échos, c’est un réservoir de doxa, pas un réservoir de pensées justes.

    Quel que soit le raisonnement, ne jamais oublier les évidences : (1) le potentiel de l’économie de la connaissance est infiniment plus élevé que les industriels du net veulent nous le faire accroire ; (2) le véritable choix politique qui a été imposé aux citoyens à l’insu de leur plein gré et de leur connaissance est celui entre les techniques où il était possible d’installer des péages et celles où ce n’était pas possible ; (3) la technique FO est nettement moins coûteuse que ne l’a été le déploiement généralisé du téléphone à partir de 1975 : il était d’excellente gestion de remplacer, à partir de 1990, le réseau cuivre par un réseau FO en restant dans l’enveloppe des fonds d’amortissement légaux ; (4) ce sont des flux de gavage des internautes qui saturent les réseaux de transport ; pas ceux des acteurs locaux : l’intérêt des industriels du net est de maintenir rare la bande passante disponible ; (5) il n’existe pas de système réseau pérenne où les comptes (diachroniques et synchroniques) de flux ne soient pas, en même temps, équilibrés et cohérents : pour que cela marche dans la durée, c’est modèle suédois + modèle australien ; (6) même si le développement se produit par pallier, aucun développement local réel ne peut se produire sans une relation symétrique vraie entre acteurs, FAI compris. Etc … Marc Duchesne indique qu’il était très possible de créer un réseau internet dont les maîtres d’ouvrage eussent été les abonnés au fixe et d’autres que le bilan énergétique du réseau est négativement lourd et risque de devenir insoutenable pour les individus.

  8. Et alors ??? Lorsque j’ai demandé à EDF le déplacement de mon compteur électrique, j’ai dû débourser une (coquette) somme pour payer le génie-civil – en l’occurrence la traversée de rue (passage de raccordement aérien à raccordement souterrain).
    Autre exemple concret : pour passer mon assainissement individuel aux normes fixées par la CE et donc imposées par mon syndicat des Eaux et ma commune, 1) j’ai dû payer l’étude de l’existant par un cabinet-conseil (qui m’a été imposé), et 2) je vais devoir payer intégralement le nouveau système d’assainissement.
    Pourquoi, si je veux la fibre optique chez moi, n’accepterais-je pas de payer l’infrastructure idoine ???

    Votre réaction est typique de ceux qui considèrent l’Etat-Providence comme le seul Salut.

    Je fais partie de ceux qui considèrent que le 21è Siècle est celui de l’Initiative Collective.

  9. À noter pour les lecteurs que je n’ai aucun lien avec les opérateurs et que j’ai la plupart de ma famille vit dans des lieux de campagne ou de semi-campagne. Le débit de l’ADSL y est souvent nettement mauvais et j’apprécierai sincèrement une amélioration du débit de l’ADSL au fond des campagnes.

    Considérant que votre réponse est dénuée de tout raisonnement logique et de tout argumentaire en réponse à ceux que j’ai avancé, je ne répondrais pas car elle relève simplement de la rhétorique. Je renvoie le lecteur intéressé à ces références classiques:
    http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Art_d%E2%80%99avoir_toujours_raison/Stratag%C3%A8me_XXIX
    http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Art_d%E2%80%99avoir_toujours_raison/Stratag%C3%A8me_XXXII

  10. En effet, vous pouvez parfaitement compter sur l’initiative collective. Je suis très partisan de cela et il est probablement assez facile de créer un opérateur de télécommunications, vu qu’il en existe déjà plus de mille [1]. Je vous invite vivement à le faire et à proposer des services de fibre optique.

    Je vous assure aussi que le sujet dont il est question est l’autorisation du VDSL2. Il n’a jamais été question d’une interdiction par l’ARCEP de la fibre optique. Vous êtes donc parfaitement libre de déployer de la fibre optique.

    À noter que le modèle Apple est aussi loin d’être un modèle de l’initiative collective, vu le nombre important d’usages privés qu’il prohibe sur ses appareils. La cohérence de votre mode de pensée laisse donc à désirer.

    [1]: http://www.arcep.fr/fileadmin/operateurs/liste-operateurs-declares.xls

  11. Papier intéressant, qui confirme d’ailleurs l’ultra maturité des boucles cuivres et la nécessité de les remplacer. merci de ce lien. J’ai en revanche plus de mal à saisir le lien avec le VDSL2. Un réseau qui ne concerne qu’une minorité d’usagers adsl, qui fragile les modèles éco déjà fragiles du FttH en zones hyper-denses et qui ne résout aucun des grands pbs de l’aménagement numérique du territoire actuel. Pouvez-vous nous éclairer ?

  12. Nul de doute à priori de l’indépendance de pensée de tous ceux qui réagissent dans Numericuss. J’ai d’ailleurs apprécié vos remarques. Je souhaiterai toutefois mieux comprendre ce qui vous pousse ainsi à affirmer que le Vdsl2 ne pose pas de pbs aux projets Ftth ? Pensez vous qu’il ne captera pas, sur le court terme, une bonne partie des prospects Ftth en zone dense les renvoyant ainsi à moyen terme ? Pensez vous que le VDSl 2 sur le NRA peut être une première étape d’un éventuel projet Ftth ? Vous parlez des ruraux qui » gagnent aussi un ADSL2+ de très nettement meilleure qualité, car dans les deux cas la fibre optique se rapproche d’eux« … J’ai du mal à vous suivre là dessus car le VDSL2 ne concernera que les NRA et non les SR sauf erreur de ma part. Me trompe-je ?

  13. @Jean-Pierre Jambes: réponse à ce niveau de la hiérarchie des commentaires, car le blog ne semble pas accepter un trop grand nombre de commentaires imbriqués.

    > Pensez vous qu’il [VDSL2] ne captera pas, sur le court terme, une bonne partie des prospects Ftth en zone dense les renvoyant ainsi à moyen terme ?

    À mon avis le FTTH est complètement à l’arrêt car aucun opérateur n’a trouvé de moyen de le rentabiliser (même presque au même prix que l’ADSL, peu d’utilisateurs le prenne). Par conséquent il n’existe plus vraiment de prospects FTTH: tout est quasi-abandonné sur le bâtiment ancien. Le seul déploiement du FTTH prévu est celui des nouveaux bâtiments ou des travaux de rénovation lourds (car on installe évidemment la fibre optique dans un nouvel immeuble et non un réseau cuivre). Cela concerne à mon sens toutes les grandes villes (y compris Paris intra-muros). Cela signifie que le FTTH sera probablement plus déployé par le bâtiment / architectes / copropriétés que par les opérateurs télécoms qui ne prendront le relais qu’en bas de l’immeuble ou à l’armoire de rue!

    > Pensez vous que le VDSl 2 sur le NRA peut être une première étape d’un éventuel projet Ftth ?
    À mon avis, plus vous passez à des hauts débits, plus il y a d’interférences entre les lignes (problème de simple physique avec des fils de cuivre non blindés). Je ne connais pas le détail (je pense que c’est l’objet de la phase de test du VDSL2 que vont faire les opérateurs), mais à mon avis le VDSL2 sur le NRA dans une grande ville serait compliqué (souvent 20 000 lignes téléphoniques sur pour la plupart plus d’un kilomètre: ce qui est d’ailleurs mon cas à Paris) vont être bien trop bruitées: la différence de débit avec l’ADSL serait très faible (probablement un peu de gain en upload, mais le download ne doublerait même pas, ce qui veut dire que l’évolution est quasi-invisible pour l’utilisateur).

    Dans les zones très denses (comme Paris), les opérateurs ont déjà fibrés une grande part de la ville (les égouts de Paris), donc passent beaucoup plus près de chaque client que le NRA. Le débit du VDSL chute à partir de 500 mètres, donc il faudrait être à moins de 250 mètres du central pour que cela marche bien (avoir toujours un facteur deux de réserve), donc cela veut dire passer à un « central » téléphonique avec 1000 lignes téléphoniques au centre d’un groupe d’immeubles, donc il y a nettement moins d’interférences entre les lignes car elles sont nettement moins nombreuses.
    En province, les opérateurs Orange et SFR se partagent depuis quelques mois, les quartiers des villes pour faire le même fibrage qu’à Paris (couvrir la ville en général, mais pas chaque maison/immeuble), donc il sera possible au cours des prochaines années de faire aussi du VDSL2 à moins de 250 mètres du client. À mon avis, cela prendra jusqu’à 2020.

    Je ne crois donc pas au VDSL sur NRA, mais au VDSL plus proche du client que le NRA. Le FTTH me semble hors de sujet pour les opérateurs actuellement. Ils seront prêts à connecter une fibre optique au pied de chaque immeuble équipé en interne de la fibre, mais il ne vont plus envisager de payer eux-mêmes cela avant au moins 2020, car ils ne voient aucun business plan gérable et que 2020 est une éternité dans le monde actuel des télécoms.

    > Vous parlez des ruraux qui” gagnent aussi un ADSL2+ de très nettement meilleure qualité, car dans les deux cas la fibre optique se rapproche d’eux“…
    > J’ai du mal à vous suivre là dessus car le VDSL2 ne concernera que les NRA et non les SR sauf erreur de ma part. Me trompe-je ?

    Si l’ARCEP fait son boulot d’aménagement du territoire raisonnable, elle devrait obliger les opérateurs à un même niveau de dégroupage dans toutes les zones géographiques (typiquement avoir une cible de dégroupage de toutes les armoires de rue à horizon 2020, tant en ville qu’en campagne et des jalons réguliers d’ici là).

    Je doute que les opérateurs y soient si massivement opposés qu’on pourrait le croire, car c’est fondamentalement logique et que cela veut dire aussi de nouveaux clients (quand l’ADSL est arrivé à 2km d’un trou perdu au fond de la Lozère, les habitants s’y sont tous abonnés!). De plus, plus prosaïquement, les opérateurs peuvent envoyer en campagne terminer de mourir sous les orages les box ADSL de centre-ville qu’ils auront remplacé par des box compatibles VDSL2. Ils auront ainsi l’espoir de pouvoir encore doubler leur nombre de clients (il n’y a QUE 18 millions d’abonnés ADSL en France: c’est un problème réel et concret actuellement).

    Je ne pense pas qu’il y aura de VDSL2 sur les sous-répartiteurs en campagne, mais si l’ARCEP et les opérateurs sont logiques, ils devraient équiper le sous-répartiteur avec des cartes ADSL2 selon le nombre d’abonnés et une seule fibre optique (tout cela sans doute communs à tous les opérateurs) (par exemple avec les cartes ADSL2 non encore mortes retirées des NRA de centre ville). Je présume que la séparation des réseaux entre les opérateurs ne se ferait qu’au NRA (la fibre entre le NRA et chaque NRA-xy, ainsi que les cartes ADSL des NRA-xy doivent souvent être communes à tous les opérateurs pour la rentabilité de la zone géographique).

    Finalement fibrer de manière peu dense les campagnes est utile pour les opérateurs, car il y a quand même des entreprises en campagne qui peuvent aussi apprécier d’avoir la fibre jusque chez elles et payer pour cela.

    Je fais peut-être cynique dans ces derniers paragraphes, mais si l’on ne prend pas en compte l’aspect financier des opérateurs, il me semble manquer un morceau de l’équation.

    Une référence potentiellement utile sur le VDSL2 à moins de 250 mètres: http://www.presence-pc.com/actualite/fibre-optique-bresil-47676/

  14. Je me permet juste un point précis:

    *Si* le but est de faire des armoires de rues actives et fibrées *en l’attente de FTTH* un jour, alors pourquoi pas: Effectivement, rapprocher la fibre des abonnés ne peux pas être une mauvaise chose pour les habitants – à moins de 100m comme vous dites.

    Mais cette solution représente déjà un coût phénoménal, puisque le PLUS cher dans un déploiement c’est le génie civil longue distance et le fibrage des sous-répartiteurs, et qu’il faut avec cette solution créer non seulement des armoires optiques, mais en plus il faut qu’elles soient alimentée en électricité. D’ailleurs ceci existe déjà, ce sont les opérations de Montée en Débit. Exemple: http://mlebon.typepad.com/hd_rural/2012/03/visite-dun-nra-zo-particulier-en-limousin.html .
    Mais dans ce cas-là, le besoin en VDSL est très faible: De l’ADSL2 suffirais déjà largement aux habitants dans ces zones, non ? Vu qu’ils n’ont rien, actuellement.

    Et justement, dans le modèle actuel, Orange cherche à poser du GPON non seulement pour réduire la taille des câbles optique mais aussi & surtout pour éviter de faire tirer de l’électricité EDF dans *chaque* sous-répartiteur de France et de Navarre, ce que je peux tout à fait comprendre.

    Donc pour moi ces deux approches sont clairement contradictoires.

    Moi j’avais aussi compris que les opérateurs voudraient déployé le VDSL au sein des NRA actuels, non pas d’une multitude de NRA-MED, ce qui fait que les clients déjà en ADSL2+ iraient encore plus vite et que les gens à plus de 3km du NRA ne verraient aucun changement.

    (note 1: Il est peut-être possible de télé-alimenter les armoires de rues, je ne sais pas – Si oui, a voir si on ne peux pas non plus alimenter pour le FTTH)

    (note 2: Comme le dit marc, SI la fibre arrive au sous-répartiteur, alors faire participer l’habitant au déploiement en FTTH des derniers mètres n’est pas honteux. C’est bien fait pour les autres services utilitaires. Pourquoi obliger les FAI à financer la pénétration dans les habitations, alors qu’ils ont dis des centaines de fois qu’ils trouvaient ça difficile et pas rentable , à raison d’ailleurs.
    J’imagine même une solution mixte, où sur une armoire fibrée, un habitant aurait le choix entre garder sa paire de cuivre (en ADSL ou en VDSL, soyons fou) et faire tirer du FTTH, à ses frais, par une entreprise agrée.
    Le problème se posera tant que FT touchera une somme pour chaque paire de cuivre (A la limite je préférerais de loin que ce soit l’état qui touche cette somme) : Il n’ont alors aucun intérêt à pousser la fibre, en particulier commercialement.

  15. A mon sens, le FTTx ne couvrira à moyen terme qu’une minorité de la population. Cette population aura alors accès à un TRES HAUT débit. C’est une bonne chose, sauf pour le reste de la population, toujours limitée à de l’ADSL… voire du 56K ou rien.
    Le VDSL2 permettra à un plus grand nombre d’accéder à un débit down/up bien plus important, et pas seulement dans les zones denses ou hyper-denses.
    Il n’y a aucun scandale dans le VDSL2, car si scandale il y a, c’est d’abord sur l’offre FTTx qu’il existe puisqu’il s’adresse tout d’abord à une population largement privilégiée : population proche des NRA, offres câblées… Le FTTx est bien plus responsable de la fracture numérique que le VDSL2 pourrait l’être.

    Pour ma part, je pense qu’il serait plus judicieux d’installer un grand nombre de NRA ZO avec du VDSL2 et ADSL2+ M (G.992.5 Annex M) partout ! Le débit maximal serait plus faible pour les habitants privilégiés de la fibre, mais la fracture numérique serait considérablement réduite avec un minimum de zone blanche (car on sait tous que la fibre ne couvrira JAMAIS les zones blanches – rentabilité oblige !).

    J’avoue en avoir assez d’entendre toujours les mêmes privilégiés se plaindre… Tous les habitants n’habitent pas dans une métropole couverte par une multiplication d’offres proprement scandaleuse (FTTx, cable, ADSL2+..).

    A court ou moyen terme :
    – Je vote contre la fibre
    – Je vote pour le VDSL2 et surtout pour le NRA ZO + VDSL2 + ADSL2+ M

  16. Je ne vois pas de quel droit quiconque, un Etat ou un régulateur, peut interdire l’accès à une technologie (ce que propose l’auteur si je comprends bien). Le seul argument ne peut être qu’un argument technique : partage de fréquence par exemple. Toutes les technologies ont leurs rôles à jouer. Le xDSL était considéré à ses débuts comme une technologie transitoire, un peu batarde, en attendant la fibre pour tous. Comme le moteur à explosion dans l’automobile, c’est une technologie qui n’a pas dit son dernier mot et qui permet de tirer parti des investissements colossaux dans la boucle cuivre. Prenons encore plus de recul et rappelons-nous que les expériences de câblage fibre datent des années 70 chez FT (ha Biarritz !) et n’ont jamais permis une diffusion du haut débit à l’échelle nationale. Heureusement, le xDSL fut autorisé en son temps et la concurrence entre technologies de transport de données totalement tolérées (il y en a d’autres que le xDSL et la fibre d’ailleurs).

    Au final qu’est que la « fracture numérique » ? Comment la mesure-t-on ? Peut-elle être abolie (comme les privilèges de l’ancien régime…) ? C’est un concept qui me semble journalistique et anachronique. Ce qui compte c’est l’optimisation des technologies de transport de données, de manière agnostique, en fonction des particularités du territoire. Simple analogie : dans certains massifs alpins la 3G ne passe pas et ne passera sans doute jamais (et les responsables des refuges de haute montagne ne s’en plaigne pas…). Le FFTH pour tous (ce qui est proposé par l’auteur si je comprends) me semble être une promesse naïve et irréaliste. La qualité d’accès Internet est une composante de l’habitat de chacun qui n’a aucune raison d’être unifiée.

  17. Bonjour je m’insère dans la conversation car j’ai surpris plusieurs commentaires sur les ruraux qui me semblent venir de l’age préhistorique.

    Pourquoi un rural n’aurai pas le droit au VDSL2+ et ne devrait se contenter que d’un miséreux adsl2+ . Le prix du forfait campagne et le même que le forfait ville. Pour résumer les ruraux payent la fibre et vdsl2 des villes ce qui n’est pas normal. Pour ma part dans mon domaine d’activité et futur activité j’ai et j’aurai besoin d’un débit nettement supérieur en émission et réception. j’habite en milieu rural et je fulmine tous les jours car je n’ai que 2mo de débit alors qu’il m’en faudrait 50 fois plus. Le THD fibre ou vdsl2+ , c’est un renouveau pour nos campagnes :
    Des habitants urbains fatigué de leurs environnement qui souhaite avoir « la tranquillité » qui emménage, des commerces qui ne ferme plus et même qui s’ouvre, une économie décentralisé qui renait.

    Les villes ont déjà les projets et les infrastructures pour leurs réseaux. Que l’Arcep autorise le vdsl2+ a condition de commencer par les plus petites villes et de finir par les grandes.

    Pour résumés les Ruraux ne sont pas moins avide de débit que les Urbains.

    Merci.

Laisser un commentaire

Site Web créé avec WordPress.com.

Retour en haut ↑