L’article publié hier dans Numericuss sur le VDSL2 fait réagir. Pour quelque personne favorable, une grande majorité de lecteurs se disent surpris, interloqués, voire choqués eux-aussi, en particulier par la méthode et par les contradictions à l’oeuvre. Au rang de ces derniers, notre désormais célèbre expert anonyme RIP ; il propose ce nouveau billet d’humeur.
Nos élites vivent souvent dans le mirage d’une France, toujours grande puissance industrielle, à même de dicter ses règles à une économie désormais mondialisée !
- Pourtant, selon une étude réalisée auprès de 8000 doctorants, par un grand institut impliqué dans la recherche, l’institut Carnot, moins de 20% font le choix de l’industrie.
- Pourtant, nous allons célébrer fin juin 2012 l’arrêt du service du Minitel, formidable invention de nos ingénieurs télécoms qui, dans les laboratoires de recherches de l’administration des télécommunications et des postes de l’époque, ont inventé un produit qui, s’il a eu le grand mérite de faire rentrer dans les foyers français la « télématique », n’en reste pas moins un échec industriel et commercial à l’étranger.
Poussés par un puissant oligopole d’opérateur des télécommunications et par un régulateur « autiste », allons-nous une fois de plus commettre les mêmes erreurs en matière de réseaux numériques de nouvelle génération ? Après avoir été champion du Monde, mais en France seulement, du Minitel, du BE-BOP ou de la BLR, sera-t-on ainsi demain les défenseurs du VDSL2 ? Pour quelle stratégie numérique ? Pour quelle vision de la société de l’information de demain ? Pour quelle relance ? Pour quels emplois ? Pour quels bénéfices pour les millions d’utilisateurs du Web en France ?
Tout patriotisme d’entreprises limité à la seule protection de leurs parts de marché nationales ne fait-il pas prendre à notre pays un retard conséquent ? Ne revient-il pas à privilégier une vision court-termiste qui se transformera rapidement en impasse ?
Le véritable patriotisme d’entreprise ne consiste-t-il pas au contraire à doter nos entreprises et nos concitoyens d’infrastructures à très haut débit qui permettent, demain, à notre économie de conquérir des parts de marché dans le monde et, aujourd’hui, d’offrir des opportunités ou des services à forte valeur ajoutée et différenciant nos entrepreneurs de leurs concurrents étrangers. Il faut une véritable ambition politique. Il faut arrêter de confier les enjeux industriels de notre pays à des acteurs qui ne les connaissent qu’au travers de tableau de ratio de rentabilité à court terme ou d’autorité de régulation déconnectée de la réalité productive et sociale de nos territoires.
Signé RIP
Ce Gouvernement devrait sérieusement se pencher sur le Plan France Numérique 2020. Une opportunité unique de remettre l’industrie télécoms française à la place de numéro un mondial qu’elle occupait encore au milieu des années 90.
Très Haut Débit Pour Tous = Rural d’abord = Nouvelles solutions techniques = Innovations radicales = Modèles bousculant les habitudes = marchés mondiaux. CQFD.
Petit rappel utile par les temps qui courent ( juin2011) « le laboratoire des idées du PS proposait en premier lieu un plan de déploiement de la fibre optique sur tout le territoire, avec pour objectif l’accès pour tous au très haut débit d’ici dix ans….Un opérateur national public, France Très Haut Débit, sera créé à cette occasion pour gérer le déploiement des infrastructures et l’investissement public / privé. » http://bundlr.com/clips/4feff09352a82300010008d5#.T-_wm3TXRBU.facebook
Vous disiez être pour l’initiative collective dans le domaine de la fibre [1] et vous voulez ici l’initiative gouvernementale? Peut-être faudrait-il que vous vous décidiez?
[1]: https://numericuss.com/2012/06/28/le-scandale-de-lautorisation-du-vdsl2-la-fin-du-fttx-en-france-avant-meme-quil-est-vraiment-demarre/#comment-1341
Je ne vois aucune incompatibilité entre la fibre optique et le VDSL2. Actuellement, la fibre optique va actuellement jusqu’au NRA puis l’ADSL* prend le relais jusqu’à l’abonné.Si le VDSL2 était autorisé, on pourrait se trouver dans une situation, où la fibre optique va jusqu’à l’armoire de rue, puis le *DSL prend le relais.
Le moindre coût [1] du déploiement de la fibre jusqu’aux armoires de rue se traduit par un déploiement beaucoup plus rapide permettant de créer les usages. Actuellement la fibre n’est surtout utilisée directement que par les entreprises. Rares sont les particuliers qui en voient l’usage et donc la justification de payer pour. Une étape intermédiaire permettra d’améliorer les usages possibles (par exemple visio-conférence) et de justifier de continuer à rapprocher la fibre de l’utilisateur. Surtout l’étape intermédiaire donne une visibilité sur les délais de déploiement.
Ce qui relève clairement de l’aménagement du territoire est le fait que l’ARCEP devrait obliger dans le cadre de l’autorisation du VDSL que toutes les armoires de rue (qu’elles soient en ville ou en campagne) soient fibrées dans un délai raisonnable de déploiement (notion qui pourrait exister en un nombre d’années définies ET FAIBLE pour un fibrage des armoires de rue mais qui n’est pas défini dans le cas de la fibre optique jusqu’à l’usager, car le coût est trop élevé et indécis pour avoir un planning légal obligatoire de couverture du territoire).
[1]: https://numericuss.com/2012/06/28/le-scandale-de-lautorisation-du-vdsl2-la-fin-du-fttx-en-france-avant-meme-quil-est-vraiment-demarre/#comment-1337
Lisez mes contributions ici et ailleurs : vous comprendrez que 1) je milite activement pour l’initiative collective dans le cadre du développement des territoires, 2) je soutiens l’idée qu’un plan national THD aiderait grandement à la réduction du chômage et donc à la relance économique.
Ces deux positions ne sont pas antinomiques, bien au contraire.
Chaque pays aura désormais son « champion » du numérique à Bruxelles !
http://www.jailafibre.eu/index.php/smallnews/detail?newsId=10881&_newsletterjob=18381474