Les Echos annonçaient ce matin 1er Avril 2016 que les les protagonistes se donnaient jusqu’à ce dimanche pour boucler un accord. Selon des sources bien informées, il semblerait en fait que le Ministre Macron, fermement soutenu en cela par le Président de la République, entende imposer une clause d’intérêt général : la vente serait conditionnée à l’engagement des opérateurs qui vont se répartir les actifs de feu Bouygues Telecom à devenir clients de tous les RIP Ftth. Le Ministre chercherait à concilier fusion et aménagement numérique du territoire ! Si l’information est confirmée, c’est une nouvelle ère numérique qui s’annoncerait ainsi en France.
Il faut bien l’avouer, dans le camp des aménageurs numériques publics, le moral n’est pas au beau fixe. Privatisation de fait des zones métropolitaines sans véritables contreparties, plans d’affaires des réseaux publics FttH difficiles à tenir faute d’offres des grands opérateurs, solutions péréquation et déclinaisons services encore oubliées, engagements des grands opérateurs non tenus… La liste des points durs est aussi longue que la 44 è place de la France en termes de débits.
Fort heureusement, grâce à l’action du Gouvernement, premier actionnaire d’Orange, tout cela pourrait rapidement relever de la protohistoire numérique dans laquelle nous sommes encore plongés.
On pensait en effet que les négociations pour le rachat de Bouygues Telecom butaient sur des sujets classiques comme la valorisation des actions des deux opérateurs ou la possible dissolution de l’Etat dans le capital d’Orange. Il n’en serait rien. L’Etat souhaiterait en fait profiter de cette acquisition pour trouver les moyens d’engager tout le pays, outre-mer compris, dans une transition numérique réussie. Il défendrait pour cela un accord gagnant – gagnant qui :
- éviterait tous risques de position monopoliste d’Orange,
- permettrait de multiplier rapidement le nombre d’abonnés THD,
- et donneraient aux investisseurs publics les moyens de vraiment valoriser leurs patrimoines numériques.
Comment ? L’idée est simple mais d’une efficacité redoutable. Le rachat d’Orange serait conditionné à l’engagement des opérateurs, qui vont se répartir les actifs de feu Bouygues Telecom, à devenir clients de tous les RIP Ftth. Qui est concerné ? Toujours selon les Echos, SFR, Free et Orange vont largement profiter de la disparition de Bouygues Telecom. En contrepartie l’Etat estime donc logique de leur demander cet engagement d’intérêt général; une solution à même de transformer un problème en projets structurants. Après la French tech, ce serait donc une nouvelle démonstration de la qualité du French Flair qui serait ainsi mise en avant.
Avec le 2 avril, le rêve (ou le cauchemar) cesse. Pour les zones non denses, et bien, c’est l’attente qui reprend….
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Poisson d’Avril ?
Le 01/04/2016, « Numericuss – Aménagement / Développement numérique et
et oui… dommage non ?
Appelons-le un poisson du 32 mars et accompagnons le mouvement.