L’allocution du Président de la République en Auvergne, le 20 février 2013, marque-t-elle un tournant dans la politique numérique du pays ? On veut le croire ; on peut le croire. On peut le croire d’autant plus que toute la fin du discours de F. Hollande augure peut-être de vrais changements. « L’infrastructure ne suffit pas » a-t-il affirmé avant de décliner non seulement les outils d’aides aux entreprises innovantes mais d’évoquer ensuite aussi l’internet des objets ou les technologies de demain. Le Président espère ainsi aider le pays à prendre un coup d’avance.
Au-delà, et c’est ce passage qui semble le plus créateur d’avenir, à travers l’immense chantier des usages, le Président a enfin esquissé les dimensions politiques de ces projets numériques. Formation, qualification, soutien aux usages, solidarités, pour F. Hollande « c’est de démocratie qu’il s’agit ». Enfin une lumière par-delà les seules discussions entre techniciens, juristes et fiscalistes ? Là encore, on veut le croire.
Le Président a d’ailleurs précisé sa pensée. Il a évoqué quelques-unes des pistes pour que tous ceux qui restent encore trop sur les marges du monde retrouvent, notamment via le numérique, de nouveaux moyens d’être, d’agir et de créer. Pour beaucoup d’entres nous, utopistes, politiques, entrepreneurs, enseignants, citoyens ou chercheurs, par-delà nos intérêts personnels, par-delà nos différences, nos sensibilités partisanes et nos égoismes humains, je sais que ce sont ces dimensions politiques qui s’inscrivent au coeur de nos engagements. Aussi souhaitons que la feuille de route numérique qui s’annonce prenne bien toute la mesure de ces chantiers. Aussi, ne boudons pas nos plaisirs et levons ce soir un verre à ce possible projet numérique républicain. On ne sait jamais de quoi demain sera fait.