Le symposium Acome s’est poursuivi le 18 mai après-midi à Hong-Kong. La seconde moitié de l’après-midi a d’ailleurs été particulièrement rafraichissante. Deux projets, le premier en Allemagne, le second en Nouvelle-Zélande, ont particulièrement attiré l’attention de ceux qui sont convaincus que l’on ne peut parler de programme d’aménagement national THD que si ce dernier est dernier est vraiment de dimension nationale. Or ce n’est pas le cas ! Zones moins denses soumises aux décisions d’opérateurs sans vrais engagements contractuels, zones rurales oubliées dans les impasses des cadres réglementaires actuels de la montée en débit, l’appui public actuel se concentre surtout sur les zones hyper-denses. C’est une erreur politique. Prenez donc le temps d’étudier ces deux projets allemands et kiwis pour comprendre que si l’on prenait la peine d’appréhender toutes les zones d’un seul élan, il serait possible d’avancer.
J MARTIN, managing director de la société Sacoin, a lancé cette seconde moitié de l’après-midi du 18 mai. Il a présenté l’exemple de la commune de Oberhausen en Allemagne, un territoire rural équipé en FttH. Cette commune de Bavière, à 80 km de Munich, comprend 1264 habitants et 770 foyers. Comme souvent dans ce type de territoire, les grands opérateurs allemands ne proposaient aucune perspective pour cette collectivité. Cette dernière voulait toutefois éviter la fuite des petites entreprises et consolider ses ressources d’actions. Elle a donc lancé un appel d’offre pour déployer un réseau THD. Celui-ci passe par une solution 4 fibres FttH 50 Mbps symétrique ouverte depuis juin 2011. L’entreprise Sacoin a été retenue pour déployer ce réseau en lien d’ailleurs avec les matériels ACOME. L’investissement est de 4 millions d’euros financés essentiellement par l’équivalent de la Caisse des Dépôts locale. Le réseau est donc allumé. L’ARPU moyen par prise est de 37 euros. L’entreprise n’impose pas de service triple play. Point remarquable : 70 volontaires ont fait du porte-à-porte pour informer et obtenir les autorisations nécessaires en domaine privé. Cinq projets similaires sont en préparation en Bavière.
Second exposé, celui de Etienne Dugas. Il dirige le groupe Marais depuis 2012. Il a présenté le cas de la Nouvelle-Zélande et son projet Ultra-fast broadband. Il a préféré parlé de ce pays plutôt que de l’Australie car, selon lui, le projet NBA de cette dernière n’avance pas. La Nouvelle-Zélande entend elle couvrir 75% de sa population en FttP (limite de propriété avec 25 m de linéaire en domaine privé pris en charge par l’opérateur) en 2019. Elle a créée pour cela une structure publique, Crown Fibre Holdings, et a lancé un appel d’offres pour 1,2 millions de prises activées. Le cout par prise serait de 1800 euros. Quatre sociétés ont été retenues, dont Enable Networks et une filiale de l’opérateur historique (Chorus), sur un principe de PPP entre Crown Fibre Holdings (CFH) et chacune de ces 4 sociétés. A chaque prise raccordable, Crown Fibre Holdings amène en capital dans la société qui déploie mais sans avoir de droit de vote. En contrepartie de ces apports, entre 2025 et 2036, la société bénéficiaire doit rembourser toutes ses dettes à CFH. Il n’existe toutefois pas un modèle unique et chaque cas reste spécifique. Les offres actives sont complétées par une offre fibre noire. Les prix sont encadrés jusqu’en 2019. Les tarifs sont de 37 $NZ par mois, soit inférieur à l’ADSL, pour une offre 30/10 Mbps. Ils passent à 55$NZ pour une offre 100/50. Il n’y a pourtant que seulement 15 habitant au Km2 en Nouvelle Zélande… Comme quoi, les démonstrations faites dans la troisième partie de cet ouvrage à venir en faveur d’un rééquilibrage de la géographie des déploiements THD en France se sont donc pas aussi utopiques que cela. Ouf…
Plus ça ne va pas (le #THD en France), plus je suis convaincu que le modèle à suivre pour le #FTTH est celui initié par MFS Metropolitan Fiber Systems dans le milieu des années 90 sur le marché des Telecoms locales.
Quel était ce modèle ? Je vous laisse chercher par vous-même, ou auprès de votre consultant préfèré !
Ce genre d’exemples me laisse toujours pantois : 1/ fibrer à 5 200 € la prise comme à Oberhausen (Baviere) à 80 kms d’une ville (Munich) de 1,2 million d’habitants, il y a quelque chose qui ne va pas dans l’énoncé ; 2/ fibrer à 1 800 € la prise 75% de la Nouvelle Zélande (j’espère toujours que ce soient les 75% les moins denses), cela mettrait le fibrage de la France à 54 milliards : même l’ARCEP (qui n’est pas connu pour ses évaluations étriquées) n’évalue qu’à 20 milliards (dont 2 engagés) le chantier à 100%. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond au royaume du Danemark.
Après moult discussions tant sur les forums, Twitter ou encore réel, voici quelques idées concernant le fibrage des zones non couvertes par les plans actuels AMII sur lesquels j’aimerais votre avis.
En préambules, quelques petites choses:
* Ces idées ne concernent *QUE* les zones hors AMII.
* Ces idées sont fondées sur un principe complètement ignoré à l’heure actuelle par TOUS les textes que j’ai pu consulter:
Le fait que les citoyens et (futurs) usagers ont leur mot à dire, voire des possibilités effectives, d’influencer le développement d’un réseau qu’ils payent pourtant.
Actuellement, le cadre, tant privé que public, interdit toute implication (en dehors d’un vote occasionnel pour un élus déjà bien occupé) des particuliers, qui sont considérés avant tout comme des consommateurs, donc qui permettent d’évaluer la « rentabilité primaire » d’une opération de déploiement, en terme d’abonnements et de « consommation de services gérés » des opérateurs.
Les rentabilité secondaires (maillage territorial, retombées économiques indirectes) sont complètement absentes des textes.
* Cette solution part du principe que l’on ne part pas dans une logique de « Grand Opérateur de Déploiement National ».
Pour 2 raisons: 1) je ne suis pas sur que ce soit compatible avec le cadre européen (cf. Colt vs. DSP 92) , et
2) Quand je vois le temps qu’à mis FT à monter un réseau cuivre « from scratch » après-guerre, alors que les conditions
économiques étaient réunies, et le résultat après 60 ans (une fracture numérique persistante, un verouillage complets du marché pour les plus petits opérateurs, des prix d’offres activés complètement délirants en 2012), je ne suis pas sûr du résutat: Il me semble que c’est une mesure électoraliste qui favorisera le plus grand nombre dans les villes, quitte à abandonner les zones rurales).
Voici les points principaux auxquels mes idées tentent de répondre.
1) Organisation de la collecte:
Dans les territoires non dense, la présence de collecte fibre est particulièrement mal organisée à l’heure actuelle:
* La seule fibre présente est celle de France Télécom, louée en DIVOP ou en contrat professionnel.
* Parfois des DSP ou des RIP existent, et disposent d’une boucle fibre assez peu capillaire.
=> Le problème principal de ces 2 offres sont leurs prix, et leur capacité technique:
– Souvent louer de la fibre noire est tout simplement impossible.
– Toutes les offres de prix sont basées sur la distance ou la capacité. Or, ces prix ont été calculés à l’époque où
l’offre dans les territoires dépassait rarement les 1Mb (1000€/100Mb collecté, pas de multicast).
Ces offres, acceptable à l’époque de l’ADSL, ne conviennent plus à l’heure du THD. Or, le modèle juridique étant la concession, il est impossible de renégocier quoique ce soit avant la fin de la concession…. ce qui verrouille toute initiative.
– Les offres ne sont pas du tout progressives, et sont conçus par les DSP à avoir peu de grands comptes qui payent beaucoup plutôt que de supporter une multitude d’opérateurs nains. La conséquence directe, c’est qu’une fracture numérique ne peux pas être résorbé dans un tel modèle.
– Les RIP et/ou DSP savent rarement livrer du trafic en région, le plus souvent tout remonte au TH2. Il manque ici une maille importante du territoire, où des interconnexions devraient être possibles. D’autant plus que les POP sont extrêmement rares sur le territoire: Un par ville, tout au plus.
* La seule façon qu’ont les collectivités actuellement c’est de poser elles-même leur génie civil, pour contourner le fait que les opérateurs en place rechignent fortement à partager le leur (La régulation asymétrique pose ici un gros problème d’intérêt public).
2) La desserte locale:
Plusieurs exemples le montrent (à Chevry notamment): Les opérateurs d’infrastructure rechignent à aller faire « le dernier pas »: Entrer dans les maisons pour poser les prises terminales optiques.
Plusieurs raisons à cela: Les cadences infernales imposées aux sous-traitants impliquent souvent un travail baclé, donc à reprendre, parfois avec un abonné mécontent.
Il y a des problèmes de prises de rendez-vous avec les particuliers:
Ces derniers ne sont ni complaisants, ni tolérants envers les pannes ou les défauts esthétiques de l’installation, sans parler du fait qu’ils ne veulent pas payer plus de 30€/mois….
Le taux d’échec est assez élevé, pour de multiples causes: Fourreaux bouchés, voitures garées, casse de fibre, adresse introuvable…
Enfin, il y a un manque criant de compétence dans ce domaine: Les installateurs sont rares et donc chers.
(Fibrer n’est pas simple non plus: Mes premiers essais se sont soldé par 3 soudures sur 4 à refaire, et sur celle qui avait réussie à 0.01dB, j’ai cassé la fibre au moment du lovage dans la PTO…)
D’autre part, d’après ma compréhension du problème, la collectivité va mandater un « Opérateur de Point de Mutualisation » (L’équivalent d’un Opérateur d’Immeuble »), qui viendra petit à petit poser des PM de 300 à 1000 lignes en utilisant les fourreaux proposés par la collectivité au fur et à mesure que celle ci les pose.
L’utilisation de fourreaux tiers est aussi possible, mais non rentable sur le très long terme (Sauf si cet opérateur de Point de Mutualisation se trouve être, ô coincidence, celui a qui appartienne ces fourreaux « privés »….)
Cet opérateur DEVRA proposer une offre de fibre noire au PM pour les FAI, et pourra, en option, proposer une offre allumée en L2, voire en L3. Les coûts de ces offres seront négociées avec la collectivité publique.
La question qui se pose ici est de savoir quelles sont les options pour les administrés à qui l’on a expliqué que cet Opérateur de Point de Mutualisation ne viendrait jamais chez eux avant 2040.
(La question Annexe vient aussi du fait que la pérennité ou l’adéquation de cet opérateur de PM n’est pas assurée sur le long terme, cf. les opérateurs de DSP actuels)
Voici donc mes idées sur ces sujets.
1) La desserte des habitations.
A mon sens, voici ce qu’il devrait être possible de faire:
Etant donné que, pour des raisons financières, la collectivité publique (à travers son opérateur de point de mutualisation) ne juge pas pertinent de venir fibrer une zone ou un village, alors les habitants qui le veulent devraient pouvoir s’organiser, si ils le veulent, dans une structure adéquate (Section de commune, syndicat, association…) et prendre en main la desserte. La mairie est susceptible d’aider, par exemple en facilitant la partie administrative, en organisant des réunions d’informations, en mettant à disposition les infrastructures publiques, mais en *aucun cas* de manière financière, à cause du risque juridique qu’une telle subvention impliquerais sur le projet.
(D’autre part, quand il n’y a pas de sous, il n’y en général pas de vautours)
Pour cela, ils partiraient non pas du PM, en descendant vers les habitations, mais à l’inverse, commenceraient par préparer leurs logements: Établir le tracé, préparer et aiguiller les fourreaux, déterminer l’endroit de pose de la PTO, chacun serait libre de préparer son logement comme il le souhaite (par exemple en posant la PTO au garage plutôt qu’au salon, comme à Rezo-Liain).
Une fois arrivée dans la rue, l’abonné tirerais lui-même une fibre jusqu’à un Boîtier de Répartition d’Abonné.
Ce boîtier, situé dans la rue soit sur un poteau, soit dans une mini-armoire façon « ERDF » agrégerais entre 1 et 16 abonnés (32 FO) http://bothedepaille.net/photos/960068p4220356.jpg .
(Il serait possible de prévoir la connectorisation de ce boîtier, c’est la solution proposée par FIBTIC)
Ainsi toute cette desserte domaine public domaine privé serait faite par l’abonné, et non l’Opérateur de Point de Mutualisation.
Au niveau du centre-bourg (ou bien à un endroit pratique), il existerait un « Point de Flexibilité » qui prendrait la forme d’une petite armoire de rue ou d’un petit local communal, voir même un boîtier de rue fixé au mur ( http://www.tetradis.com/_images/photos_produits/coffret_optique_pbo_2.jpg )
Ce point de flexibilité regrouperais les quelques habitations autour de la zone concernée.
Le principal travail de l’association d’habitants commence ici: Il faudra réaliser une infrastructure en « pétale » entre ce « Noeud de Flexibilité » et les Boîtiers de Répartition d’Abonnés, en utilisant tous les moyens possible.
Ca tombe bien, on trouve assez facilement sur Internet des ventes de chutes de fibre optique, de quelques centaines de mètres.
Au niveau des Points de Flexibilité comme au niveau des Boîtiers de Répartition Abonné, il faudra souder ces fibres.
Ca ne sera pas facile (Les soudeuses sont rares, chères, et difficiles à utiliser) mais je sais qu’on peux se débrouiller, je connais des personnes susceptibles de filer un coup de main le soir ou le week-end à des gens motivés.
Mais il reste vrai que ce point est problématique, et qu’il faudra s’organiser.
C’est au niveau du point de Flexibilité qu’il faudra repartir vers un réseau plus important.
Le but, à terme, c’est que dès que les fourreaux de la collectivité arriveront jusqu’au village, alors l’Opérateur de Point de Mutualisation se raccorde au point de Flexibilité, et dispose ainsi directement de la continuité optique avec tous les logements, sans avoir à faire de capillaire, et surtout d’entré dans les habitations.
Selon le cas, il sera possible soit de limiter la responsabilité de l’Opérateur de Point de Mutualisation à ce Point de Flexibilité, soit de rétrocéder à titre gracieux le réseau jusqu’aux Boîtiers de Répartition Abonné voire même dans le logement (à discuter). A mon avis la fin du câblage entre BPA et abonné devrait être sous la responsabilité de l’abonné, pour faciliter le travail des Opérateur de PM.
Dans TOUS les cas, les opérateurs de services ne savent RIEN de tout ça: Au pire leur domaine s’arrêtent au Point de Mutualisation, bien en amont dans le réseau (puisque d’une taille minimale de 300 lignes) et bien souvent au NRO.
En attendant l’arrivé de cet Opérateur de Point de Mutualisation, des solutions temporaires de collectes peuvent être mises en place à partir du Point de Flexibilité.
Un exemple de solution est de concentrer tous les habitants de ce point sur un switch optique basique, puis de renvoyer ceci sur un pont hertzien et rattraper ainsi une collecte distance, en radio, via un opérateur IP dédié à cela qui utilisera du matériel à bas coût pour cela (ex: 650€ le 48 ports optique, matériel radio type « Rocket » à 300€ la paire, à répartir sur une centaine d’abonnés à peu près).
Le but est d’éviter de trop dépenser sur un matériel à vocation temporaire, mais qui pourrait quand même durer quelques années.
Une autre idée est de regrouper les différents projets de ce type, par exemple pour mutualiser les connaissances et les commandes de matériel (Note: Notre association à déjà mis en service tout le matériel indiqué ici)
Un point important, c’est que l’arrivée de l’Opérateur de Point de Mutualisation coupera de facto le service temporaire, puisqu’il amènera son propre tronc de fibre au niveau du point de Flexibilité et les connectera (en les soudant) à la place de celles de l’opérateur temporaire. Ce dernier sera donc dissout, le matériel revendu ou donné, et les abonnés invités à se rapprocher des opérateurs disponibles sur le réseau « officiel ».
2) Concernant la collecte, mes discussions sur le sujet m’ont un peu mieux fait comprendre le cadre public.
A l’heure actuelle, l’objectif de la collectivité publique est de passer des fourreaux à toutes les occasions possibles: Pose d’un réseau électrique/eau potable/gaz/assainissement souterrain, réfection de chaussées, …
Ceci n’est pas une obligation légale (Comment faire pour faire respecter la loi de toute façon ?), mais globalement, les collectivités font ce qu’elles peuvent. L’opération n’est pas neutre: Poser un fourreau au moment de travaux n’est pas difficile. Mais par contre pour que ce soit utile, il faut des chambres d’accès disposées régulièrement. Or ceci n’est gratuit ni en heures de travail, ni en coût.
Pour moi c’est un travail à continuer, mais qui est un travail de très long terme: Si l’on prend un hameau perdu, il pourra se passer 40 ans avant qu’il soit possible de poser une fibre continue (via tous les fourreaux) entre le village et un réseau de collecte inter-régional.
Dans l’intervalle il faut trouver des solutions temporaire.
J’en vois deux:
* L’utilisation de faisceaux hertziens comme décrit précédemment,
* Le ou les associations d’habitant veulent essayer de « monter » jusqu’au Point de Mutualisation, plutôt que d’attendre le bon vouloir d’un Opérateur de Point de Mutualisation qui ne viendra peut-être pas jusqu’au village.
Dans ce cas, hormis l’utilisation des fourreaux public (Mais si ces fourreaux étaient disponibles, l’opérateur de Point de Mutualisation aurait certainement proposé de venir fibrer la zone…), je ne vois qu’une solution:
Forcer France Télécom à proposer une offre régulée de location de poteaux.
Une offre qui disposerait obligatoirement des caractéristiques suivantes:
* Procédures administratives légères: Une simple association doit y avoir accès, simplement.
Par exemple, pas d’obligation de passer par tel ou tel sous-traitant « historique »….
* Prix « par artères » et non par poteaux, histoire de favoriser les projets sur les zones lointaines.
* Prix de location cohérent avec les possibilités de la structure (nombre d’abonnés/clients, par exemple).
* Contraintes techniques légères: L’opérateur ne peux exiger des autres ce qu’il ne s’impose pas lui-même.
Or quand on voit l’état du GC de FT en aérien, il n’a pas de leçons à donner.
* Ce qui ne veux PAS dire faire n’importe quoi: Un guide devrait être édité, avec photos, pour montrer comment faire et
les contraintes techniques à respecter (Ex: 6 mètres au dessus des routes, intégration au SIG…)
* FT se dégage de TOUTE responsabilités quant à ces installations, et peux exiger des dommages & intérêts en cas de
casse de leurs installations existantes.
En contrepartie, dans un tel cadre (et uniquement dans celui-ci), la collectivité exigera dès qu’un fourreau sera
disponible sur le tracé que la structure qui a posé ce cable utilise ce fourreau plutôt que le poteau – ceci servira
aussi à rentabiliser l’infrastructure posée par la collectivité.
Poser de nouveau poteaux est dommage: Ca reviens cher, et ce n’est pas pérenne car le but est justement d’enterrer.
Dans les 2 cas ci-dessus, la question se pose: « Pour aller collecter OU ? »
En France , il semble que le régulateur ne considère que les NRA comme point de collecte.
Or, ces NRA sont impossibles à dégrouper pour des petites structures, le modèle de coût ayant
été conçu avec un ciseau tarifaire suffisant pour écarter tous les acteurs locaux.
Un autre moyen serait les POP des opérateurs de DSP, si l’on arrive à savoir où ils sont car
l’information reste assez secrète.
C’est une question ouverte – la collecte sur une paire de ligne ADSL ne me paraît pas, même temporairement,
de nature à résoudre le problème posé.
L’une des solutions que j’entrevoie est de prendre contact avec les opérateurs de services qui desservent les Zones d’Activités, pour leur demander du service dans l’hypothèse où l’on arriverais, d’une manière ou d’une autre, jusqu’à ces zones. Avec le bémol des prix en totale inadéquation avec le marché FTTH.
Voilà.
Mon idée en rédigeant cela est de répondre aux points les plus problématiques du fibrage des zones non dense:
Minimiser le coût dépensé sur des installations temporaires, et pérenniser au maximum les installations fibres capillaires.
Ca ne réponds pas à 2 problématiques importantes:
* Les immeubles de moins de 6 à 12 logements dans les villes: Actuellement, aucun opérateur ne souhaite se lancer sur ces immeubles, bien que situé en Zone Dense. C’est un problème compliqué, car même dans ces immeubles-là il y a un syndic, donc problèmes de négociation avec les opérateurs et impossibilité d’auto-construction.
* Les zones pavillonnaires des zones dense ou des villes: Pareil, les opérateurs privés ne veulent pas y aller, et préfèrent renoncer à fibrer un IRIS plutôt que d’aller fibrer UN SEUL pavillon.
Là il n’y a pas de problème de syndic, les propriétaires peuvent décider de réaliser certaines choses eux-même. Mais le problème se situe dans la rue: Là, le passage en conduites souterraines est juridiquement compliqué, le trafic et la présence de réseaux électricité empêche les particuliers d’utiliser, tel quel, ces infrastructures.
Vos avis, compte tenu de vos expériences ? En particulier sur l’idée d’inciter les citoyens à s’impliquer, tant financièrement que physiquement, sur le THD ?
PS: A ceux qui disent « ça ne marchera jamais », merci d’étayer votre avis.
En particulier, si votre idée est de se dire que les français sont des veaux et qu’ils attendent en gémissant que les choses leur arrivent dans le bec tout cuit, je dirais ceci:
Si c’est vrai, alors ça ne coûte rien de tenter la solution ci-dessus: Au pire il ne se passera rien, et zéro argent public aura été dépensé.
Note: Ce que j’appelle « Boîtier de Répartition Abonné » est dénommé par l’ARCEP « Point de Raccordement ».
J’ai choisi exprès une dénomination différente pour insister sur le fait que ça n’est pas la même entité qui poserais ce boîtier.
Il y a sans le moindre doute une vraie expérimentation à penser et à lancer sur le « premier mètre ». Tu as 100% raison. Olivier Zabloswki avait d’ailleurs largement avancer sur ce sujet, Bernard Garrigues aussi sur les aspects droit du sol. Je continue toutefois à penser que ce type de projet d’auto construction ne peut réussir qu’avec une entrée « Services », la quasi seule à parler à tous, alors que les discours infra ou débit ne passionnent pas au-delà du microcosme. D’où mes travaux sur plate-forme de services THD de proximité aussi. D’où parfois encore mon étonnement face aux stratégies de FAI alternatif ne proposant que des copier coller de services de ceux des grands opérateurs. Tout cela ne vaut que lorsqu’on est loin de tout et quasi seuls. En matière de THD, le pb est différent. Sans bonnes raisons services, on s’apercevra encore à quel point il est difficile de mobiliser dans la durée pour construire. Parles en aussi avec Xavier Mazenod qui tente une approche de ce type dans l’Ouest et qui souffre un peu je crois. En tout cas, c’est un vrai sujet et il faut le creuser.
Jean-Pierre,
J’ai indirectement suivi les projets de Xavier. L’idée était là, le délégataire (qui devait poser les fibres dans les rues) a pris trop de retard pour que ce soit jouable cet été, sauf énorme coup de pied au derrière…
Concernant l’aspect « services » , je suis d’accord sur le fond.
Néanmoins je pense que le cadre actuel de l’ARCEP sur le modèle de déploiement ne joue carrément pas en la faveur des PME innovantes dans ce sujet, mais conforte plutôt le modèle établi des RIP (simplement, les « POP » sont rebaptisé « PM »…) et un opérateur de service annexes qui voudrait se lancer aurait de grandes difficultés technique à le faire.
Déjà, quel sera le modèle de coût du dégroupage d’un PM ? Est-ce qu’il y aura un « fixe » à l’entrée de plusieurs dizaines de milliers d’euros JUSTE pour poser des équipements dans ce PM ? Et comment seront facturé les lignes ensuite ? Y aura-t-il un minimum de commande, comme chez certains opérateurs ?
Si oui, on est sur de ne voir arriver que les « gros » du secteur, pour qui l’innovation ultime c’est une nouvelle box TV.
Pour moi, vu la lecture exclusivement économique de l’ARCEP des textes, j’ai du mal à voir émerger un modèle qui permettrait par exemple à une PME de domotique ou une association de poser des équipements au PM, encore moins au NRO.
(Je dis PM car dans le modèle actuel, avec Orange aux manettes, on aura du GPON entre le PM et le NRO, donc une Livebox au bout du tuyau chez l’abonné et rien d’autre).
Tu as 100% raison sur les limites du cadre réglementaire Arcep qui en effet ne favorise pas les trublions… C’est le moins que l’on puisse dire. Ma remarque services ne portaient que sur l’aspect autoconstruction et solutions pour mobiliser les bonnes volontés.
Alors, dans ce cas, je vois 2 types de services:
– Les services qui bénéficient du THD pour sa vitesse: Imagerie médicale et médecine à distance, visioconférence « qui marche bien », vidéo-surveillance du logement,…
Pour ces services, le problème majeur à mon avis est qu’il faut une coopération des acteurs en amont: Médecins, PME, … Et là on tombe dans un système de poule et d’oeuf: Personne ne va investir sur des solutions, particulièrement à vocation rurales, tant qu’il n’y a pas de THD. Et du coup, sans services différenciateurs, pourquoi s’emmerder à déployer du THD.
– Les services qui tirent parti du caractère local du réseau posé en auto-construction. Principalement j’y vois le partage de fichiers entre particuliers, bien sur, on peux aussi imaginer poser des points d’accès wifi à « usage libre » qui fourniraient non seulement un accès à Internet aux passants (par exemple sur la place du marché), mais aussi par exemple la retransmission & l’enregistrement de certains évènements (fête de village, conseils municipaux) pour ceux qui n’étaient pas là…
Le problème majeur que je vois de ces solutions, c’est que dans la proposition faite ci-dessus , un opérateur local ainsi monté est a vocation temporaire, le temps que la DSP du coin allume le service (même 10 ans après…) D’ailleurs, à mon sens, un tel opérateur a une vocation non-lucrative: Il ne doit pas accumuler d’argent, pas faire de bénéfices (ou redistribuer tout bénéfice à la mairie, par exemple). Ceci afin de limiter les montants à liquider à terme).
Donc du coup, tous ces services locaux trouveraient brutalement leur fin dès lors que la DSP arriverait sur les lieu, et les usagers retrouveraient un Internet « normal », bourré de TF1 et de Canal+/VOD.
J’avais pensé à une telle articulation pour éviter l’opposition frontale des acteurs en place, pour qui le but ultime du fibrage est de nous vendre de la soupe télévisuelle, Internet étant une option obligatoire mais gênante.
Ils ne sont certainement pas intéressés par des « conso-acteurs », et l’ARCEP va également dans ce sens.
Je ne sais pas trop quelle est la solution, là: toute tentative de « localiser » le réseau et les services suscitera immédiatement l’opposition frontale des Jacobins, on a pu le voir même sur ce forum 🙂
Comme souligné par Jean-Pierre dans un autre commentaire, le camarade Olivier Zablocki travaille depuis longtemps sur le Domaine Privé.
Il défriche son concept sur le terrain depuis 4 ans, grâce à une approche qu’il a baptisée « Code 361 » : la reconnaissance méticuleuse des diverses composantes géographiques, sociologiques, politiques, économiques, etc. d’un territoire.
Après 3 ans de discussions et de collaboration avec Olivier sur ce sujet, j’ose dire et écrire pour l’éternité du Net que le Code 361 est LA Clef de la réussite de toute initiative de couverture THD d’un territoire, fusse-t’il limité à un pâté de maisons ou un immeuble !
Excellente confirmation des idées développées depuis quelques années par Olivier Zablocki : la participation pro-active des propriétaires (maîtres d’ouvrage), le barn-raising, la centrale d’achat et d’approvisionnement, etc.
En particulier, Olivier a travaillé à fond le chapitre « Centrale d’Achat & Appro) sur le territoire de St.-Germain Lembron, le long de l’A75 Numérique.
Concernant les solutions techniques : ne pas raisonner à partir de ce qui est proposé aujourd’hui sur le marché. Totalement inadapté au DIY, y compris par des Geeks, la preuve par @Obinou !
Même FibTic se trompe : il faut repenser les Derniers-Mètres (je préfère le « Last-Mile » américain car plus représentatif du domaine dont on parle) depuis la feuille blanche, avec pour objectif de permettre à Monsieur Tout-Le-Monde de réaliser son installation lui-même sans aucune formation. Le Gardena de la Fibre : clic-clac.
À ce stade, recadrons le sujet : Très Haut Débit Pour Tous & Partout.
Pour nos camarades anglo-saxons, il s’agit de : Open Neutral Access, Broadband, Rural, Next Gen Services.
Faisons comme eux. Parlons de : Réseaux Ouverts & Neutres, Très Haut Débit, Rural, Services De Nouvelle Génération.
Alors :
– FTTH mais pas seulement : WiFi, WiMax. Cf. les solutions 1Gig AirFiber de Ubiquity,
– La Campagne avant la Ville : en développant les solutions technico-legalo-financières pour le Rural, on résoud TOUS les problèmes de déploiement dans les zones denses (ex. poches de basse densité des zones très denses),
– Services de Nouvelle Génération = Tout Sauf Le TriplePlay.
CQFD 😉
Je serais intéressé par quelques pointeurs sur ces travaux.
J’ai souvent entendu parler d’Olivier, je l’ai même vu en tant qu’invité sur le blog de JM Billaut. Je pense effectivement qu’on se rejoint sur beaucoup de point, sachant qu’a titre personne j’ai bien sur une approche plus technique que géographique, sociologique, politique et économique.
Je reste actuellement convaincu que là, tout de suite, ce dont on manque le PLUS c’est d’un exemple de B4RN qui marche. Même à petite échelle, même pour un territoire restreint: Il faut avant tout qu’on arrive à monter un tel projet et qu’on le réalise de fond en comble, et que des gens auparavant en 56k disposent ensuite d’une fibre.
A partir de là, il y aura une crédibilité et une curiosité dont on manque aujourd’hui.
(Et en gardant un investissement assez réduit, on ne prend pas trop de risque financier non plus)
Marc, je suis d’accord avec toi sur le fond. Mais à l’heure actuelle, à ma connaissance, ce matériel « modèle gardena » n’existe pas (à ma connaissance). Fibtic est ce qui s’en rapproche le plus, sans être parfait (Notamment la solution est facilement 4 fois trop chère pour des particuliers, sans compter le fait qu’elle ne soit pas distribuée facilement, même sur Internet).
Si tu as des idées, en particulier tirée de ton expérience, je suis vraiment preneur !
Merci de ce commentaire.
En ce moment, notre association commence un peu à servir de « centrale d’achat » de fait pour du matériel wifi, voire un peu en fibre. On a déjà pas mal de truc, on pourrait presque monter un micro-NRO avec ce qu’on a ! (C’est l’un des objectifs, d’ailleurs, monter un « lab optique » pour aller présenter aux gens intéressés).
Toujours disponible pour discuter avec Olivier de ces principes, et mutualiser les efforts.
A titre personnel, je me suis focalisé sur la fibre, car à ma connaissance, c’est le seul média qui soit à la fois très pérenne en terme de durée de vie physique, de partage multi-opérateurs de services (via les lamba – pour l’instant pas en grand public, mais ça viendra) et bien sur de débit potentiel (bien que ce dernier point ne soit pas le plus important pour moi).
On s’était renseigné pour l’Air-Fiber, par exemple, on a pas le droit de l’utiliser en France.
Il existe des matériels équivalents, qui coûtent, neufs, 10 à 15 fois le prix d’un Air-Fiber – pas adapté au marché visé donc.
Plus globalement, notre expérience montre que le Wifi a aussi ses limites: En point-à-point 5GHz pour quoi pas, en desserte « one-to-many », ça devient l’équivalent d’un média partagé type « câble », et ça n’exclue pas la nécessitée de desservir le point d’accès via une liaison THD, qu’il faut donc de toute façon amener à proximité.
Ensuite, d’accord pour le reste (Campagne avant la Ville), mais pour moi là on entre dans un champs politique que je maîtrise moins, et qui , surtout, est placé sur des échelles de temps d’une décennie qui n’est ni en accord avec un modèle associatif type B4RN, ni avec les attentes des gens.
@Obinou : le modele Gardena existe ! Dans ma tête. Depuis des mois, voire quelques années. Faut juste un peu de brouzoufs pour passer à l’acte. Un Kickstarter ? 😉