Thomas Gassiloud dirige l’entreprise WIBOX spécialisée notamment dans les services Web en zones rurales. Wibox est un des opérateurs qui montent en matière d’aménagement numérique des territoires. La société compte plus de 15.000 abonnés dont un millier déjà en Ftth zone rurale. Thomas est favorable à des offres réseaux en prises activées. Il l’a rappelé lors de Ruralitic 2011. C’est pour lui l’une des conditions sans lesquelles les innovations services et les fournisseurs de services locaux ne pourront pas se développer. L’inertie des grands opérateurs en matière d’innovation services, notamment dans la proximité, lui donnent d’ailleurs grandement raison.
Je reste à ce titre frappé du décalage entre l’explosion des services de proximités augmentées dans le monde de la mobilité et l’absence quasi totale de bouquets de E-services de proximité dans le haut débit fixe. Faudra-t-il donc que Apple ou Google s’en chargent pour nous pour que nous réalisions à quel point notre incontestable réussite en matière de réseau Haut débit fait le lit de la création d’emplois et d’innovations ailleurs, faute de volonté de jouer aussi la carte des services ? Quand on sait ce qui dort dans les laboratoires de plusieurs grands opérateurs, on ne peut qu’exprimer comme une incompréhension...
Approche très intéressante que celle de Thomas Gassiloud.
A propos du THD, il faut en effet désormais prendre conscience de 2 choses fondamentales qui ont à juste titre été soulignées par 2 intervenants à l’occasion de Ruralitic :
– le déploiement du THD doit être perçu comme un « nouveau monde » qui n’a rien à voir avec ce que l’on a connu avec l’ADSL. Il serait bien dommageable d’investir des millions d’euros dans des réseaux fibre optique pour simplement transposer le modèle de l’ADSL et voir 4 ou 5 opérateurs se partager le marché (intervention de S. Valayer – ADN).
– le second point, qui découle naturellement du premier, est de ne pas réduire le déploiement du THD à la seule problématique des infrastructures. Il est impératif de penser en terme de services si on veut voir se dessiner le modèle économique durable du FTTH. Et c’est là où le monde rural offre un terrain privilégié pour concevoir les services THD de demain dans les domaines de la santé, du télé-travail, de la culture, de l’éducation, etc… (intervention de JP Jambes).
À mon avis, la réponse « services » est aussi pauvre que la réponse infrastructure. Nous devons travailler la dialogie usages/services de la même manière que la dialogie potentiel débit du réseau de transport/ puissance des sous-boucles locales (interconectées).
Il serait intéressant d’analyser les positions « Retour sur fonds propres » (ROE en compta anglo-saxonne) des industriels du net pour connaître presque à coup sûr l’avenir que nous concocte le pouvoir politique. Les ROE abusifs des banques ont explosé le système financier mondial ; les ROE abusifs exploseront aussi le réseau internet mondial.
Juste pour recaler les mémoires, voilà ce que j’écrivais sur mon blog fin janvier 2010 :
http://mlebon.typepad.com/hd_rural/2010/01/index.html (2 billets à méditer…)
suite aux premières articles relatant de l’intervention de François Fillon à … Velizy (*), annonciatrice du Plan National Très Haut Débit :
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En référence à cet article paru aujourd’hui dans le Monde (éditon du 20/1) au lendemain de l’annonce effectuée par le PM à Vélizy, il m’apparait que la meilleure façon de « tuer dans l’œuf » le projet, est de raisonner en transposant 1 pour 1 le modèle « Triple-Play du Haut-Débit ADSL, sur un modèle équivalent sur réseau FTTH … au prétexte que tous n’en disposent pas aujourd’hui !
Non, il ne s’agit pas, avec le plan THD, de délivrer un service N-play avec une « palanquée » de flux vidéos et/ou médias vers l’abonné … ou encore à permettre de télécharger (légalement…) comme des … mules !
Il s’agit plutôt de mettre en place progressivement, l’infrastructure qui permettra d’accéder à des usages (et M. Fillon l’a bien cerné et dit) WEB 2.0 bi-directionnels, inter-actifs, avec la possibilité pour l’abonné final d’être abonné, si besoin et en parallèle,de façon indépendante, mais par le canal d’une unique « prise fibrée neutre » , à un FAI, un prestataire local de e-télémédecine, un prestataire de e-Service Public, un prestataire de e-TV locale, des prestataires de « services professionnels » …
Et c’est d’ailleurs bien sur cette problématique, que les technologies alternatives envisagées (LTE, mégaSAT) , se montreront insuffisantes …
Aujourd’hui les opérateurs raisonnent comme les Opérateurs d’infrastructure et de Service Intégrés et des pousseurs de « boxes » chez l’abonné qu’ils sont … ! Et c’est bien pour cela que l’État (avec le soutien de l’ARCEP) ne doit pas leur laisser les clefs de la construction de ce réseau, pas plus à l’historique France Télécom (ORANGE bientôt) que pour les autres alternatifs …
Le réseau T.H.D de demain sera celui des usages et de la production N-symétrique de contenus partagés, mutualisés …
Si on ne comprend pas cela … le projet capotera de façon sure et certaine !!
En premier, nos journalistes « multi-media » doivent ainsi le comprendre et le relayer … A bon entendeur, salut !
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(*) Velizy : là même où en 1983 … était lancée l’expérimentation TELETEL ! Vous savez le MINITEL, cette boite carrée implémentant la norme VIDÉOTEX, posée sur un napperon et le guéridon du salon, que certains nous enviaient … mais tombé depuis en désuétude et symbolisé … dans la mémoire de certains par le « 3615 ULLA », au delà du 3611 Annuaire !
En phase !
reste à trouver un ou des opérateurs d’opérateurs…. qui jouent le jeu et soient capables de le tenir financièrement…