La Maurienne, via la Communauté de Communes Cœur de Maurienne, fait partie de l’un des 7 territoires ruraux retenus pour expérimenter un projet de réseau fibre optique en milieu rural. J’ai la chance de connaître plusieurs acteurs de l’économie numérique de la vallée. Certains étaient venus nous rencontrer à Pau dès 2003 lorsque nous lancions Pau Broadband Country. J’ai ainsi suivi les diverses tentatives numériques de la Maurienne. Le remarquable travail d’explication d’Alexandre Modesto m’a notamment toujours impressionné. J’ai eu la chance ainsi d’échanger avec d’autres acteurs locaux.
Je suis sincèrement convaincu que la France tient là potentiellement un extraordinaire laboratoire pour inventer l’économie numérique de demain. Cette impression tient notamment à l’existence d’une SEM, la Société des Régies de l’Arc (Sorea), qui concentre bien des métiers au principe de la convergence dont nous sommes nombreux à rêver entre Web, nouveaux services et développement durable.
La SOREA est tout d’abord concessionnaire du réseau de distribution d’électricité de sept communes de la vallée. Elle gère à ce titre 15000 contrats et 300 km de lignes. La SEM exploite ensuite un réseau câblé avec plus de 80 chaînes depuis près de 20 ans. La SOREA est également productrice d’énergies renouvelables, avec la mise en service récente d’une centrale hydraulique de 4.5 MW, et de nombreux projets photovoltaïques valorisant le soleil mauriennais. Elle agit enfin dans le domaine de la performance énergétique immobilière et des économies d’énergie.
Courant faible, câble (périmé certes mais câble quand même – cela fait une excellente aiguille pour tirer de la fibre optique….), Energies Nouvelles et Renouvelables, performance énergétique et services associés… J’avoue avoir cédé à l’enthousiasme. Un des terrains d’invention serait-il là grâce à une Société d’Economie Mixte avec une participation publique de 66% voisin d’un partenaire autoroutier. Et qui dit autoroute dit potentiel de réseau de collecte…
Tiendrions-nous là l’une des pépites Ftth rurale possibles ? Un de ces territoires où pourraient s’inventer, avec par exemple l’Ain et le segment de l’A75 entre Clermont-Ferrand et la Méditerranée notamment, la civilisation numérique THD rurale dont nous manquons tant ?
Sincèrement, j’ai rarement vu un tel potentiel.
Le Syndicat d’électrification de l’Ain a bien confirmé la proximité métiers entre réseaux électrique et optique. L’interview de son directeur, Patrick CHAIZE, sur ce blog le confirme. Mutualisation de fourreaux, déploiements aériens, solutions de pénétration en domaine privé, SIG, relations abonnés (…) les régies électriques publiques constituent bien des opérateurs d’opérateurs de réseau fibre optique « naturels ». Cette proximité métiers s’affirme plus encore dans le cas de la SOREA puisque cette SEM gère un réseau TV câblé.
Les potentiels des réseaux « intelligents », smart grid et autres, offrent en outre pour la SOREA un réel champ de développement. D’autant plus d’ailleurs que l’entreprise est déjà engagée dans des démarches de ce type avec des opérations liées aux comptages évolués, via la fibre bien sûr.
Courant fort, réseau optique, offre TV, performances énergétiques…. montagnes… M. le Président de la SOREA, bravo. Il suffit maintenant aux membres du Conseil d’Administration de cette formidable SEM de sauter le pas vers le déploiement d’un réseau fibre pour devenir l’un des terrains ruraux THD parmi les plus innovants de notre pays.
Le mix de compétences apparaît remarquable.
La Maurienne pourrait être la première collectivité locale (française !) à démontrer que le potentiel développement local d’internet repose sur la puissance de la boucle locale.
Je ne connais pas le réseau départemental cependant la bagarre politique à gagner dans les conditions qui apparaissent est celle d’un GIX départemental qui assure l’autonomie des réseaux locaux.
Suspense… Mais avec un nom comme le votre, et le printemps qui arrive, tous les espoirs sont permis. Et on peut rêver non ? Bien à vous en tout cas et merci de lire ce modeste blog