Dans le prolongement du précédent post, au détour de l’interview de notre quasi père THD à tous, Jean Michel Billaut, interview proposé dans un prochain article, une idée saugrenue nous est venue… Elle trottait je crois aussi dans la tête de Marc Duchesne et de quelques iconoclastes comme Altitudes Infrastructures… Et si l’idée de commencer le déploiement des réseaux fibre dans les zones denses était une fausse bonne idée ?…. Pourquoi ne commencerions-nous pas d’abord en « milieu rural » ? J’entends d’ici le flot de bonnes raisons pour crier à l’hérésie télé-communicatrice… Pas assez de densité d’abonnés, des coûts de déploiement prohibitifs, aucune appétence réelle de la part des grands opérateurs, des modèles économiques impossibles… Toutes ces (bonnes) raisons s’imposent d’évidence comme de vrais obstacles. Les sous-estimer relèverait de l’escroquerie intellectuelle… Pire encore d’une indigne tactique du « Yaqu’àfautqu’on » qui ne nous mènerait nulle part. Ces véritables obstacles construisent-ils pour autant un barrage plus infranchissable que celui que dresse, notamment, le DSL performant en zone dense pour des abonnés qui, au-delà des geeks et assimilés, ne voient guère le « plus » de la solution optique. Pareille discussion paraît à priori ne pas manquer d’intérêt. Elle esquisse une petite théorie du contre-pied selon laquelle, dans le cadre d’une politique bien comprise d’aménagement du territoire versus équilibre et solidarité, la « puissance publique » compenserait l’absence de centralités et la disparition progressives des services existants en zones peu denses, par une politique d’hyper compétitivité numérique « rurale ». Le débat ne manquerait pas de panache et, surtout de sens. Télémédecine, télétravail, services de maintien à domicile, e-commerce de produits agricoles en circuits courts, réduction des émissions de Co2 via la diminution des besoins en trajets, offres culturelles en ligne, formation à distance, visio guichets de services publics (…), les « bonnes raisons » sont en effet nombreuses pour ne pas éviter de se reposer sans cesse la question de l’aménagement numérique rural via une technologie à la mesure des besoins et des distances telecom à franchir, l’optique. Et de trouver des réponses…
Et puis, souvent, c’est en se posant des problèmes difficiles, comme ceux au cœur du développement numérique rural, que l’on trouve les chemins, les ruses et les pistes pour avancer dans la complexité de la socio-économie des réseaux. A quand donc une grande conférence, soyons fou, un « Grenelle » du développement numérique rural ? En attendant, je proposerai ici quelques exemples, études, contre-pieds ou fausses bonnes idées afin de contribuer modestement au débat. Je serai d’ailleurs à ce sujet très reconnaissant à ceux qui voudraient bien m’indiquer des projets à suivre.
@Jipé : en lisant la revue « La Maison Ecologique », m’est venue cette idée : étant donné que dans le Développement Durable l’esprit *communautaire* est plus développé qu’ailleurs, on pourrait travailler avec toutes ces groupes qui mènent des initiatives d’auto-construction, de maisons-écoles, etc. « Tu construis ton éco-habitat, n’oublies pas d’y mettre une fibre ».
Je suis persuadé qu’il faut appliquer la tactique des tâches de léopard. Avant et pendant la Bulle, les opérateurs alternatifs américains, apparus après le Telecoms Act de 1996, ont commencé soit à construire des réseaux inter-continentaux (ex. Global Crossing), soit à construire des réseaux métropolitains sur les places boursières du monde entier (ex. MFS Metropolitan Fiber Systems). Toutes ces plaques MAN ont ensuite été reliées entre elles, dès que la masse critique a été atteinte (d’où le rachat de MFS par WorldCom).
La même tactique peut (doit ?) s’appliquer sur le Rural : on crée des plaques FTTx ici et là, connectées au réseau RIP ou autoroutier le plus proche (et le plus viable économiquement), et dès que la masse critique est atteinte (seuil restant à définir), on crée un opérateur global qui agit au niveau national – tu peux aussi imaginer qu’un Axione ou un Covage dressera une oreille attentive dès que le potentiel en € deviendra intèressant pour leur balance sheet.
Pas de chapelle ici, même pour un Evangeliste !
J’ai largement participé en septembre 2000 à la rédaction d’un texte titré Eco-construction, réseau et télécommunications. Il est signé Claude Micmacher, architecte fondateur de l’Ecocentre du Périgord mais c’est un texte qui a été écrit collectivement.
Je l’ai souvent relu depuis car il m’apparait comme un manifeste nécessaire ou pour le moins un aide mémoire car les données du problème sont toujours les mêmes. Il y a peu de lignes à changer car, aujourd’hui encore, il ne s’agit pas tant d’apporter à cette question des réponses techniques que de faire un choix politique fondamental.
j’admire l’initiative que vous et tous ceux qui portent leur attention au developpement concret et durable du secteur rurale.en effet mon pays est en voie de veveloppement et l’arrivee de la fibre optique constitue un atout majeur pour un developpement rapide et accelere comme le preconisent nos decideurs.la question qui me tarode encore l’esprit est celle de savoir de maniere concrete QU’EST-CE-QUE LA FIBRE OPTIQUE CONCRETEMENT ET COMMENT POURRONS NOUS ARRIVER A DEVELOPPER NOTRE SECTEUR RURAL?
merci d’avance