Et si les 17000 points de contact La Poste en France devenaient autant de centres de services et d’invention numériques ?

Olivier DRESSAYRE dirige le Pôle Innovations Clients & Offres Groupe au sein du Groupe La Poste. Ce dernier présentait notamment lors de Metronum quelques-unes des innovations et expériences lancées dans le domaine du numérique et des services. L’interview que Olivier nous a accordé confirme, s’il le fallait encore, non seulement l’importance de cet acteur public mais aussi et surtout l’immensité des potentiels que ce réseau quasiment sans équivalent offre dans notre pays. A quand une collaboration La Poste / FAI de proximité ?

Je reviendrai sous peu sur les quelques enseignements tirés de cette journée passée à Metronum. D’ores et déjà toutefois,  la diversité des solutions et des rencontres, leur complémentarité parfois évidente, confirment à quel point le design astucieux de solutions de proximités et de e-services pourraient rapidement en France améliorer considérablement la vie de tous, entreprises et citoyens, au quotidien. Proximités augmentées, espaces de vie hyper-connectés, accès aux services d’intérêt public, nouveaux services, accès à la culture, solutions de médiation… La palette des possibilités s’avère immense et je suis chaque jour plus étonné encore de nous voir finalement si pauvre, à ce point dépourvu de vraies expérimentations, aussi peu inspiré face à la force de ces potentialités. L’un des grands projets d’avenir est là. J’en suis de plus en plus convaincu.

Et si les 17000 points de contact La Poste en France devenaient autant de centres de services numériques où se co-inventeraient nos villes et villages de demain  ? « La conquête du numérique » titrait l’une des récentes campagnes de communication du groupe La Poste… Chiche ! Je prends mon cheval, je chausse mes santiags, je charge, on ne sait jamais, quelques barriques de Madiran dans mon e-charriot et prends la piste dans le convoi de ceux qui croient que l’avenir ne dépend pas des agences de notation mais de notre capacité à tenter et à innover. Je sais, je m’égare. Quoique… Étrangement, le chantier ne paraît finalement pas si compliqué que cela non ?

Précisions : les 17.000 points de contact La Poste se composent de 10.000 bureaux de poste et de 7000 relais poste commerçants et agences postales communales

12 commentaires sur “Et si les 17000 points de contact La Poste en France devenaient autant de centres de services et d’invention numériques ?

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  1. Lors de Ruralitic 2009, Alain Baritault et moi-même avions longuement discuté avec la directrice du développement de la Poste en région Est (désolé, son nom m’échappe – la DSP92 est passée par là, qui épuise mes neurones, mais je m’éloigne).
    Cette charmante et diserte dame nous expliqua alors les multiples idées et projets de revitalisation du monde rural dans lesquels la Poste jouait un rôle pivot.
    De la distribution des médicaments aux personnes à mobilité réduite au transport en commun par véhicules électriques, tout y passa.
    Depuis ce jour, nous sommes effectivement convaincu que la Poste est une des clés du développement économique dans nos campagnes, comme la SNCF d’ailleurs : bureaux de poste et gares innocupés, réseaux de communication électronique déjà en place, proximité de fait avec les habitants, etc.
    Par exemple : le bureau de Poste de notre village est fermé le matin en semaine, ouvrant juste de 14 à 18h00. Pourquoi ne pas en faire un espace de télétravail ces matins-là ? Et, à contrario, pourquoi ne pas suppléer le bureau lorsque il est fermé par un guichet « Services de Proximité » ailleurs dans le village ou celui d’à côté, où je pourrai envoyer du courrier, imprimer mes photos, commander mon chéquier à ma banque (une borne interactive multi-banques, c’est possible, non ?…), etc.
    Nous allons expérimenter ce concept à Montmirail, Marne…

  2. Vive Montmirail ! En allant même un peu loin, ce mix lieux publics / lieux numériques paraît à même de concilier renforcement des liens de proximité, vie sociale, circuits courts… ou comment inventer les places de village et les marchés de quartier de 2015…

  3. C’est trop simple ton affaire… beaucoup trop simple pour la technocratie française… et en plus y’a des tas de gens qui sont contre… (suivez mon regard…)… cela étant si tu prends d’assaut ton bureau de poste et que tu mets en place la chose… à la façon de d’Artagnan (qui était de ton coin non ?)… Mais le problème : est ce que les béarnais locaux vont te suivre… ou regarder bêtement ce que tu fais ? Autre chose de plus important : garde moi une barrique de ton Madiran…

  4. Pour la barrique, je sais faire… pour le reste, j’ai bien une idée d’une solution façon billautmobile blindée wifisée… Un rêve ?

  5. Êtes-vous sûrs que le Retour sur Fonds Propres (ROE en anglo-saxon courant) satisfera le staff de la direction générale de la Poste ?

  6. A ne pas oublier dans cette « réflexion » : de nombreux bureaux de Poste ruraux, appartiennent aux collectivités et le plus souvent aux mairies, la Poste s’y installe via une convention… et quand le bureau de Poste devient une agence communale, c’est la commune qui a la charge du loyer et du personnel. Donc, cette mutation possible n’est pas uniquement entre les mains des directions centrales de la Poste, mais aussi des élus locaux, et par extension des citoyens 🙂
    Quelqu’un a-t-il des chiffres sur le nombre de bureaux de postes qui sont réellement la propriété de la Poste ? Combien de locaux aux collectivités ? Combien d’agence communale supportés financièrement par les communes ?

  7. Bien vu Arnaud. Olivier DRESSAYRE me précisait qu’il y avait en fait, sur les 17.000 « postes », 10 000 bureaux de poste et 7000 relais poste commerçants et agences postales communales. Merci à Olivier de ces précisions.

  8. En illustration, voici l’exemple d’une Poste réutilisée en tiers-lieux par ECLECTIC qui ouvre un 2e espace collaboratif ouvre à Montpezat-sous-Bauzon (Ardèche, Rhône-Alpes)

    Présents dans 6 Régions de France, les éclecticien.ne.s de la SARL SCOP ECLECTIC.coop disposent, comme toute entreprise, d’un siège social : ce dernier est à Montpezat-sous-Bauzon, un village d’Ardèche (Région Rhône-Alpes), situé au coeur du parc naturel régional et en Cévenne ardéchoise. 3 ans après la création de l’entreprise, ECLECTIC déménage pour des locaux plus spacieux, au regard de la croissance de l’activité et du nombre de réseaux-entrepreneur.e.s, mais pas seulement… Après Lamastre (Ardèche nord), ce déménagement est aussi la création d’un 2e tiers-lieu ECLECTIC, qui aura la capacité d’accueillir, de réunir, de former, d’informer et plus encore !

    « le tiers-lieu ne se décrète pas, c’est l’usage qui le fabrique » Julie Rieg

    L’usage de ce nouveau tiers-lieu va se construire progressivement, au fil des besoins, des rencontres et des attentes de chacun des éclecticien.ne.s mais aussi des acteurs du territoire et des (néo)nomades de passage.

    Le lieu ?
    La Poste ! Malgré une augmentation de 18% de la population communale, l’activité de la Poste à Montpezat-sous-Bauzon est en baisse, comme dans de nombreuses communes rurales, avec un personnel réduit au strict minimum.
    La fin de la présence d’un receveur depuis quelques années, ainsi qu’une diminution de 50% des horaires d’ouverture en 3 ans, a rendu disponible un étage de plusieurs pièces, au dessus (et en dessous) de La Poste : ce sera le prochain bureau d’ECLECTIC.coop.

    Avec la complicité de la mairie de Montpezat, propriétaire du local, le tiers-lieu ECLECTIC est aussi une amorce d’expérimentation, en écho à l’article de Jean-Pierre Jambes, avec des usages qui vont se construire dans le temps, en connexion avec le territoire et le Web (du local au global).

    L’espace ?
    2 bureaux, 1 salle de réunion/formation et 1 pièce aux usages multiples (…), ainsi qu’un garage et un sous-sol seront à la disposition de l’équipe des permanentes de notre coopérative, de tous les éclecticien.ne.s du territoire ou de passage, mais également d’autres utilisateurs (précisions à venir…).

    Le temps ?
    L’ouverture de ce nouvel espace est prévu pour le 1er mars, après quelques aménagements et et surtout la connexion Web, avec une période de mise en place et une ouverture progressive, sans à priori et selon des modalités à définir, pour tous les acteurs territoriaux intéressés par l’émergence d’un micro tiers-lieux en milieu rural… prochaine étape, l’action !

  9. Vous parlez d’espace et d’immobilier, pas de réseau. Or lintérêt qu’offre l’immoblier postal est bien l’existence d’un réseau.même si c’est un réseau mort. Il faut sans doute penser au-delà du net. Il y a un beyond the internet qui est en train de couver. Le web n’est l’omega de rien…

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