Je sais je sais, Hercule n’a en fait réaliser que 12 travaux… Mais le temps passe et s’il revenait aujourd’hui, sans nul doute en ferait-il plus pour pouvoir passer au 20 heures. Une communication réussie est à ce prix ! Il monterait même j’en suis sûr une solution Hercule 2.0… Bref, ce ne serait plus Hercule, fils bâtard de Zeus et d’Alcmène, mais une épopée ultra-moderne managée par un réseau de grands lascars associés autour d’un vrai projet. Comme en matière d’aménagement et de développement numériques des territoires ? La preuve dans les lignes qui suivent. Un petit article pas sérieux pour tester un vrai schéma d’organisation. Critiques espérées…
Parfois, dans la solitude des débats sur l’aménagement numérique des territoires, dans la confusion née de la lecture d’annonces aussi vagues que peu contractuelles, dans le charme mystérieux des forums qui se succèdent au congrès, on se prend à rêver. Et si on avançait vraiment ?
Une petite annonce ici. Un projet expérimental là. Quelques astucieuses tactiques pour geler les initiatives. Force rodomontades à grands coups de points d’aboutement optique censés signifier le raccordement en fibre des 100% d’usagers derrière ledit point. De nombreux discours, souvent passionnants. Tout cela fait-il projet ou investissements d’avenir ? Beaucoup pense que non et ont comme une impression de manque de cohérence. C’est mon cas je l’avoue. Mais comme je me suis déjà beaucoup trompé, je le confesse chers amis et ennemis, il n’est pas exclu que cela soit à nouveau le cas. Mais qu’importe finalement, on n’est pas à l’abri de l’accident de la bonne idée. Je tente donc à nouveau, dans mon petit campus en ligne, d’apporter une pierre pour, si ce n’est de faire avancer « la cause », mais au moins participer à son explication.
Après avoir examiné la piste sans doute trop oubliée des E-services haut ou très haut débit de proximité, elle aussi encore en chantier, je complète donc en reprenant le chemin des plombiers de l’optique et des tuyaux. Le projet est simple. Il vise, d’une part, à synthétiser les principales actions qui pourraient structurer une politique nationale d’aménagement du territoire et, d’autre part, à tenter de comprendre qui devrait où pourrait faire quoi ? C’est l’objet du brouillon de schéma ci-dessous (cliquer sur la figure pour l’agrandir). Quelques explications rapides en sachant que je reprendrai le chantier après avoir bénéficié de vos remarques. Attention je redeviens sérieux, presque pénible même…

Cette figure synthétique repère 9 grands objectifs qu’elle distribue selon 3 échelles d’intervention qui vont du local – communal au global – européen et 14 actions jugées indispensables. Quelques exemples.
Au niveau national et européen, les priorités en matière d’aménagement numérique des territoires consisteraient à assurer la solidarité numérique et à renforcer la position de la France comme de l’Europe dans les réseaux Web. Les actions numérotées 9 à 14 seraient des solutions utiles en ce sens. Péréquation je redis ton nom…
A une échelle infra nationale, régionale ou départementale selon les cas de figure, les principaux objectifs viseraient à diminuer le coût du transit IP et à réduire les besoins d’achat de transit via des solutions de data-centre et de peering déployées dans des hôtels télécom regroupant assez de volumes pour être efficaces en termes d’échanges et de réduction du prix de l’Ip.Il s’s’agirait également de ramener en région le trafic qui pourrait être envoyé localement via des plateformes de type CDN et donc de désengorger les réseaux. Évidemment, cela exige des data-centres professionnels garantissant toues les normes de sécurité électrique, réseau, contrôle accès (…) et de prix (de l’électricité notamment) indispensables.
Ce niveau permettrait aussi de poursuivre et d’enrichir les opérations de planification, façon SDTAN, mais des SDTAN augmenté d’une dimension services, et de mutualiser les solutions Système d’information (SI), les procédures comme les outils de gestion des réseaux. Les actions 5 à 10 suffisent-elles à ce niveau ?
Au niveau local, la priorité est bien celle du déploiement du capillaire via la pose de fourreaux de réserve dans tout programme d’aménagement et la construction des infrastructures THD proprement dites. Bien entendu, cela suppose que l’on dispose enfin, outre l’offre de prix pour la location de fourreaux de France Telecom (LFO), d’une vraie information sur l’état exact de ces fourreaux… Il y a du travail à ce niveau non ? Deux autres aspects paraissent importants à expérimenter à cette échelle. Le premier a trait à la fonction et à la nature des opérateurs d’immeubles. Le second concerne le lancement d’expérimentations de solutions alternatives de construction réseaux. J’y reviendrai. L’objectif étant, enfin, de réellement terminer une zone et de ne plus se contenter de déclarer livrer un quartier où la majorité des prises sont en attentes dans un point de mutualisation distant de plusieurs centaines de mètre ou plus des maisons et immeubles. On n’a pas fini d’avoir de mauvaises surprises dans les annonces de déploiement à ce niveau.
Jean-Pierre, à ce stade du débat tu as reposé dans un article récent la question-clé : faut-il tenter de modéliser un bouquets de services de proximité ?
Ce qui nous renvoie naturellement à la question initiale du même article : Et si l’efficacité des investissements numériques des collectivités territoriales dépendait aussi de leurs capacités à co-inventer de nouveaux services en ligne ?
Co-inventer, oui, mais avec qui et à l’initiative de qui ?
L’initiative pour différentes raisons que nous connaissons tous ne viendra pas spontanément des collectivités. Par contre je veux bien croire avec toi que certaines pourront comprendre l’intérêt de s’associer activement à une modélisation économiquement, juridiquement et techniquement crédible (et, précisément dans cet enchaînement de la modélisation 1 – économique, 2 – juridique, 3 – technique et surtout pas le contraire).
Autrement dit, les collectivités sauront toujours voler au secours de la victoire a posteriori ce qui n’est déjà pas si mal, ce qui est même indispensable à escompter pour asseoir aujourd’hui n’importe quel plan d’affaires et même n’importe quelle utopie réalisable dans ce domaine à la frontière public/privé.
Pour ma part, certains le savent à force de m’entendre le répéter (qui a dit radoter 😉 ), je suis convaincu que les services de proximité qui pourront donner une base économique et faire levier sont les services au domicile, les services du domicile sous maîtrise d’ouvrage des propriétaires. Plus précisément ce sont des services immobiliers de nouvelle génération introduisant de nouvelles formes d’intermédiation et directement concurrents des vieilles pratiques de l’immobilier (transactions, administration, gestion).
Ce sont avant tout des services de conseil où spécialisation et technicité doivent s’associer à la notion de service et à celle de pluridisciplinarité. Maîtrise des coûts, financements groupés, valorisation, commercialisation, santé et sécurité, aménagements concertés, externalisation, internationalisation… autant d’évolutions qui demandent des savoir-faire, des savoir-être adaptés et pour lesquelles la plateforme de services est, en somme, en position d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour des services auto-produits par les propriétaires organisés pour cela de manière ad hoc.
Pa rapport à cette initialisation de la plateforme, une collectivité est elle aussi un propriétaire privé ; il lui suffirait pour mener un action politique significative et à moindre coût de devenir un propriétaire exemplaire (primus inter pares 😉 ). Les autres services de la plateforme pourraient alors être développés en s’adossant aux bénéfices obtenus sur ces services immobiliers de nouvelle génération (transactions, administration, gestion).
Bon, certains auront reconnu dans cet argumentaire le projet de La Grande Maison (.ULIX), je n’ai fait ici que l’exprimer à nouveau, énième variation sur le thème. J’ajoute simplement que notre vision de la construction de cette plateforme est une vision distribuée, elle se compose à la base d’espaces collaboratifs dédiés à l’échelle du quartier ou du village (ça en ferait potentiellement 130.000 en France, autrement dit autant que de sous-répartiteurs, autant que de sous-boucles locales si vous voyez ce que je veux dire 😉 )
Nous n’en sommes plus au stade de la prospective mais au stade de la mise en place réelle de l’organisation éditrice de La Grande Maison (.ULIX). Elle est basée sur une comptabilité partagée et unifiée entre les différents espaces collaboratifs locaux et nous avons décidé sur le plan bancaire d’utiliser pour commencer les services du Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne.
Je dois me rendre à ce sujet à Pau la semaine prochaine. C’est sans doute l’occasion de se revoir in situ, Jean-Pierre. J’aimerais beaucoup qu’il existe quelque part dans l’agglomération de Pau un tel espace collaboratif associé au sein de La Grande Maison (.ULIX) et je compte bien sur toi pour m’aider à l’identifier, le localiser et… participer à son initialisation.
Encore quelques mois à jardiner cette mise en réseau d’espaces collaboratifs avancés et notre ami Hercule sera bien armé pour affronter la suite de ses travaux.
ULIX : Universal Local Internet eXchanger (of course 😉 )
A ta dispo sur Pau ou ailleurs pour échanger. Le DG de la caisse Agricole Pyrénées Gascogne,. M. Jean Philippe, est sans doute l’un des banquiers les plus curieux que je connaisse. Je ne sais pas si Pau, versus collectivités, a encore quelques volontés d’avancer, je ne suis plus trop l’actualité locale, mais je suis persuadé que l’on devrait faire quelque chose par ici. On en parle.
Plusieur points ne sont pas abordés me semble t il dans ton papier.
L’offre de service de gros: le synoptique semble prendre l’option de l’offre opérateur d’opérateur, donc fibre allumée + collecte + transit. Il semble que si on veut faire venir des FAI autres qu’alternatifs il faille offrir des service plus vaste FON, fibre allumée sans transit voir sans collecte. Se pose alors la question du portefeuille de service et des matrices de prix. Il ya là un énorme besoin de régulation nationale pour définir ces deux points et pour encadrer la présence des FAI les plus importants dans les RIP
Le cout du raccordement pour l’utilisateur final: aujourd’hui, le raccordement téléphonique est à prix unique. il est indispensable que le régulateur fixe un prix unique d’accès au service THD
Sinon la question de l’interconnexion des RIP et l’interconnexion interregionale me parait avoir un potentiel de disruption énorme
Ah oui du coup mon commentaire https://numericuss.com/2011/11/14/a-reseaux-haut-debit-locaux-services-aussi-locaux/#comment-895 est nettement plus à sa place sur ce billet (n’hésites pas à le déplacer, si tu veux et si c’est possible).
J’ajouterais que dans l’état actuel des choses l’offre LFO de France Télécom est inutilisable pour les petits acteurs: FT se réserve le droit d’accepter ou pas toute occupation, et requiert des niveaux d’engagement et de couverture d’assurance pour intervenir incompatible avec des acteurs associatif ou coopératifs.
Pour faire simple, l’offre actuelle permet simplement de laisser les sous-traitant historiques de FT (Sogetrel , Ineo,…) intervenir sur l’infrastructure, quelque soit le client final.
En ce qui concerne le piquetage (vérification de l’état des fourreaux et des chambres), je pense que c’est une tâche digne d’Hercule, en effet, car FT, surtout en campagne, dispose de bases de données disparates et incomplètes, et la connaissance était essentiellement présente dans la tête des anciens poussés en pré-retraite….
Pour moi ces 2 tâches pourraient totalement être faite par les citoyens , munis d’un téléphone Android, d’un appareil photo et d’une application adéquat, basée sur OpenStreetMap par exemple : Ca peux constituer une bonne balade 🙂
Ceci dis, comme il reste hors de question de faire ce travail au bénéfice exclusif d’une société privé qui a coté de ça n’a aucun égard pour les individus, il faudrait qu’un droit d’usage de ces fourreaux et poteaux soit établi.
Moi j’irais même plus loin ! A Cahors par exemple on trouve ceci : http://obconseil.eu/fibre/Photos/index.php?gallery=07_Fibre_Aeriennes_Lot_D820 . C’est un faisceau de 24FO (qui a été doublé récemment par un second faisceau identique). J’ai trouvé le même type de liens aérien dans le sud de Cahors, vers Lalbenque, et aussi dans les Landes. Ces fibres aériennes *ne s’arrêtent pas* dans les villages traversés pourtant en zone blanche et sont exclusivement dédié à l’adduction des NRA de France Télécom (*)
Bref, *à mon sens*, FT devrais être contraint (d’autant plus que des subventions publiques ont dû être touchées pour cette desserte) de mettre UNE (et une seule) de ces fibres à disposition des patelins traversés – à charge pour eux de s’en servir comme bon leur semble. On ne leur demande RIEN d’autre, en particulier pas d’en assurer la maintenance ou le raccordement. JUSTE la mise à dispo de une fibre pour tous les villages sur le chemin au niveau des boîtiers de tirage http://obconseil.eu/fibre/Photos/galleries/07_Fibre_Aeriennes_Lot_D820/Fibre_Lot_D820_12.jpg.
Rien qu’avec cette fibre là, il serais possible de passer plusieurs gigabits par seconde – de quoi désenclaver bon nombre de zones blanches – à la charge des citoyens de ces villages de s’organiser pour utiliser cette fibre au mieux (ce qui n’est pas une mince affaire, puisqu’avec une seule fibre il faut faire une « chaîne » d’équipements actifs – mais c’est possible, bien sur).
(*) Curieux d’ailleurs que FT rechigne à faire de l’aérien lorsque c’est pour câbler les particuliers ou faire des travaux de collecte, mais quand c’est pour lui-même alors là le pragmatisme l’emporte, et là plus de problèmes de calcul de charge poteau, d’entrecroisement de réseaux,… 🙂
Merci à Jean-Pierre pour cette représentation à la hache de la logistique internet. Remarques :
1/ Comme le précédent diagramme, les représentations des dialogies : Global/Local et initiatives publics¨privés, sont beaucoup plus opérationnelle si les axes se coupent en leur milieu. Ainsi sont représentés quatre types de faire.
2/ Personnellement, dans ce type de logistique où existe une échelle, j’essaie toujours de voir si l’échelon de base vaut pour l’échelon suivant (si une représentation fractale est possible). Cela simplifie bougrement le problème dans la mesure où l’échelon de base est plus accessible à l’analyse et qu’il ne reste qu’à représenter comment nous passons d’un échelon à l’autre.
(En matière d’internet, je travaille sur la sous-boucle locale ; Olivier travaille lui sur une base encore plus fine : l’habitation)
… les initiatives publics/privées …
Je suis plutôt fan de ton idée de couper le plan en 4 selon le milieu.Je vais essayer de voir ce que cela donne. A suivre donc.
Juste pour info, l’offre de « fournitures d’informations préalables sur la BLC de FT » vient d’être révisée, en date du 18/10/2011, pour répondre au niveau de détails nécessité par la mise en œuvre de l’offre d’accès à la sous-boucle (dite PRM) ; la nouvelle offre incorpore, DE PLUS, des éléments d’information sur les capacités LFO de FT aux différents points « de livraison » possibles (NRA notamment)… C’est un petit pas en avant….
A l’intention de « obinou » les fibres que tu présentes en photo (que je connais bien, ;-), et dont il existe plein de petites sœurs sur le territoire Lotois) sont liée aux travaux d’opticalisation inter NRA et/ou de transport vers des SR démuxées que FT réalise « sur fonds propres »… Ceci n’est pas pour leur défense, juste pour rétablir la vérité…
++
Peux tu expliquer avec plus de précisions ce que tu veux dire ?
« L’offre de service de gros: le synoptique semble prendre l’option de l’offre opérateur d’opérateur, donc fibre allumée + collecte + transit. » Je n’ai pas été aussi précis… Comment écrirais tu ta proposition ?
« Il semble que si on veut faire venir des FAI autres qu’alternatifs il faille offrir des service plus vaste FON, fibre allumée sans transit voir sans collecte. Se pose alors la question du portefeuille de service et des matrices de prix. Il ya là un énorme besoin de régulation nationale pour définir ces deux points et pour encadrer la présence des FAI les plus importants dans les RIP » Je suis assez en phase avec toi sur la nécessité de réguler au niveau national. Comment vois-tu la solution ?
« Le cout du raccordement pour l’utilisateur final: aujourd’hui, le raccordement téléphonique est à prix unique. il est indispensable que le régulateur fixe un prix unique d’accès au service THD » comme cela ?
L’offre LFO de FT dans ce cas a-t-elle donnée satisfaction ? Expliques nous Michel svp. C’est un point intéressant.
@Jean-Pierre,
Je connais un modèle à peu près opérationnel qui correspond à ta logique de diagramme de représentation. Tu vas à la page 189 de L’abeille et l’économiste de Yann MOULIER BOUTANG. ( c’est un type de diagramme assez utilisé pour représenter les variations dialogiques (lorsque l’augmentation de la valeur d’une variable entraine la diminution d’une autre)). Faut aller voir ça dans Edgar Morin qui a beaucoup travaillé sur la notion de dialogie afin d’analyser la complexité : j’ai oublié les références. C’est un outil puissant pour typer les cas.
Bon, à ce stade du débat et en complément je ne saurais trop encourager chacun d’entre nous à la lecture du livre d’Hubert Guillaud Comprendre l’innovation sociale…
Je vais regarder cela. Ce qui serait génialissime ce serait que tu nous en fasse un résumé 🙂
Je ne me sens pas très légitime pour critiquer le fond. En revanche sur la présentation. ..
A mon avis les objectifs pour chaque niveau d’intervention (National, régional, communal) peuvent être déclinés avec tiret ou une étoile, sans être numérotés. A la première lecture ça créé la confusion entre les 9 objectifs et les 14 travaux d’Hercule eux aussi numérotés dans le schéma (le 1er des travaux d’Hercule, n’est pas en rapport avec le 1er objectif)
Pour le niveau national pourquoi ne pas mettre « création d’emplois » ? Déployer ces infrastructures et concevoir les services qui y circuleront vont bien créer de l’activité et de l’emploi, non ?
Merci Michel de la précision.
Je reste…dubitatif… quand on me dis que FT réalise ces demux sur ses fonds propres: Est-ce que ça ne fait pas partie d’une prestation plus générique de « rénovation des lignes cuivres », financée par la région ou directement en national ? Est-tu sur qu’ils ne touchent absolument aucune subvention pour ces démux ?
Dans un tel cas en effet, et à condition qu’ils paient la redevance d’occupation des sols aux communes comme la loi l’impose, alors dans ce cas en effet, ma requête de mise à disposition d’une fibre est illégitime, et je la retire en m’excusant.
Ceci dis, il n’en est pas moins vrai qu’on attends encore, et toujours, l’offre d’utilisation des appuis aériens de France Télécom, promise depuis, quoi ? 1 an ?
Pour moi (Michel me corrigera peut-être) le problème est toujours le même : Ces offres sont soigneusement conçus, en terme de demande de couverture en assurance notamment et en terme de prix, pour être à destination des opérateurs régionaux, au mieux départementaux. Autrement dis, « on joue dans la même cour, avec les gens qu’on connais ».
Dans ce contexte l’utilisation en « bottom-up » est rendu impossible (d’ailleurs je ne pense même pas forcément que c’est un objectif recherché: C’est simplement que l’offre n’a jamais été imaginée pour les « petits »).
Or, dans la situation économique actuelle, je suis convaincu que le déploiement d’infra se fera en bottom-up, ou ne se fera pas, et en 2025 on restera à quai en regardant le train du THD passer dans les autres pays européens qui auront été plus pragmatique que nous, en se demandant ce qui a merdé.
Parce que le potentiel d’internet (de l’économie de la connaissance) comporte des possibilités de création d’emplois, certes, mais ce n’est pas l’essentiel : le gros du potentiel est dans la création de richesses.
Si tu « marques » par la création d’emplois, tu rateras la bifurcation.
Plus un truc un plus compliqué : il paraît très difficile de créer de la richesse avec internet sans, aussi, payer la dette de l’économie humaine à la biosphère.
Mais ici, on parle essentiellement de la construction de l’infrastructure, donc il va bien y avoir toutes une palette de métiers qui pourraient être mobilisés, de celui ou celle qui creusera la tranchée, montera sur les poteaux électrique pour poser les fourreaux, ceux qui installeront les armoires techniques et les maintiendront ensuite, sans compter tous ceux qui en amont on préparer des études… bref, c’est quand même une perspective concrète de business cette histoire là.
Des emplois de proximité à l’échelon local, en tous les cas, si ça ne doit pas figurer comme enjeu national.
Un temps; on avait même pensé à monter des campus de formation permanente électricien, plombier… pour les former au courant faible…Le projet était bien avancé et puis… Donc oui, il y a une forte composante emplois.
Tout à fait juste.
L’ARCEP a dégradé le note du déploiement de la fibre de 25 à 21 milliards (dont 2 déjà engagés) : peu à peu, la mutualisation nationale devient plus intéressante pour FT que les opérations au coup par coup : va y avoir des changements de stratégie.
Je réponds TRÈS tardivement, désolé ! Je ne peux effectivement le dire, JP, dans la mesure où pour y accéder (à cette NOUVELLE OFFRE), il faut RE-payer… ;-(
Et effectivement, il faut être Opérateur, Voire même Opérateur Dégroupeur… pour y accéder!
60 m€ consacrés au plan résorption GMUX, a priori disjoints des fonds consacrés à la rénovation du réseau cuivre. Ce plan a été annoncé et détaillé lors du GRACO 2010… La DIVOP a une planification à 6 mois des GMUX prévus ‘à neutraliser’… Mais pas de négociation possible, au moins dans le Lot, sur la priorité des travaux… 8 sites (sur les 61 lotois) ont été déjà traités chez nous : Pradines (Flottes), Cahors (St Henri), Cabrerets, Padirac, Calès, St Pierre-Lafeuille, Calès, Fontanes … tous fibrés, certains en DSLAM HaweÏ, presque tous avec ADSL2+ (sauf Cabrerets et Fontanes) et pas de service TV ORANGE (même si dispo au NR d’origine…)
Quant aux appuis aériens, FT s’en sert sans soucis pour y poser ces liens FO !… J’attends de voir si l’assiette RODP sera majorée… (que les communes lotoises font payer, je précise!)
1- Pour info, sur le sujet de la « péréquation » du coût de l’IP et de la régionalisation des GIX, je me suis pris « un vent » à ma question posée à ce sujet lors de la session « opérateurs aménageurs » du dernier TRIP AVICCA…
Mais je ne baisse pas les bras (coucou Raphaël) sur ce sujet, sur lequel je ressens une certaine OMERTA…
😉
2- j’invite à la réflexion sur le modèle proposé par Joël MAU dans sa présentation à ce même TRIP. Ce modèle distingue 3 niveaux d’intervention par territoire : Opérateur de Réseau (qui construit), Opérateur de Gros (qui Exploite, Administre en délégation), Opérateurs Commerciaux (qui vendent), le tout sous la baguette de « chef d’orchestre » de la collectivité délégante… Ce modèle permet de décolérer les intérêts à court, moyen, long terme de chaque strate d’acteur (OR,ODG,OCx) en leur permettant de retenir les meilleurs modèles de financement (et stratégie de captation de revenu) sur chaque « niveau d’intervention »…
Propos tenu à Corinne Erhel (députée 22) lors du TRIP….
un mariage à 3, voire 4, pourquoi pas… mais comment J. Mau présente-t-il le contrat de mariage ? car c’est quand même compliqué comme schéma. Qui vend quoi à qui ? et que fait la CT ? Expliques nous Michel.
Pour faire très très court… on retrouve peut ou prou le modèle du SIEA…
1- un syndicat d’électricité qui auto-fiance avec de l’emprunt « long terme » la construction d’un réseau UNIQUE, NEUTRE,…, en construisant d’abord là où elle sait que cela rentable… (les zones mal desservies par l’ADSL)
NB: et si FT était intelligent (ou plutôt, si ces top managers n’avaient pas les yeux plus gros que le ventre) FT et un Syndicat d’élergie pourraient très bien s’associer pour le construire ce réesau, hors ZTD, y compris pour les Zones d’AMII
2- une régie d’exploitation qui fixe le cadre de commercialisation, régie que ne tardera pas, AMHA, à devenir un affermage confié à une Oper. d’Opérateurs « qui sait faire ». L’objectif de cette « couche » est :
– de définir un catalogue qui permettrra à des OC de s’implanter
– de répondre à l’objectif d’ANT
3- des OCx, pleins de petits et qq gros, pour que chaque abonné potentiel trouve chaussure à son pied, en terme d’accès Internet et/ou de « services managés » complémentaires…, pour que chaque OCx puisse répondre aux attentes « court terme » de ses actionnaires!
Pas de mariage en fait… Un partenariat structuré et bien cloisonné ! 😉
Et cela ressemble aussi à PAU, non !? mais à l’échelle d’un département…
@Michel,
Merci : Malgré les sigles, j’ai à peu près compris ce que tu dis. C’est sûr que si tu travailles sur l’autonomie et la puissance du réseau local, la maîtrise d’un GIX (gratuit) s’impose. Je dis gratuit mais je pense « d’intérêt public ».
Merci Michel de ces précisions : Sans toi, on ne saurais pas trop à quel sauce on serait mangé, vu la confidentialité de la diffusion de ces infos. Ont-ils précisé sur quel ligne budgétaire ils ont pris ces 60mE ? Est-ce national ou juste pour le Lot ?
Concernant le service TV, il me semble avoir lu que Orange ne peux pas le proposer si le DSLAM n’est pas dégroupé ET qu’aucun autre opérateur, proposant aussi la TV, est dessus.
Le sujet des appuis aériens m’intéresse grandement: Là, on vois que pour ses propres besoins FT joue la carte du pragmatisme. Par contre, en quoi les communes seraient fondées à augmenter le RODP ? Sauf erreur de ma part, ce document http://www.herault-energies.fr//Media/Files/service-collectivites/2011-rodp/telecom-rodp-actualisation-2011 ne mentionne pas la destination des installations ou le type de câbles qui passent dessus.
Reste à voir comment un opérateur non commercial local pourrais bénéficier soit d’une fibre (ou au moins de capacité), soit directement des appuis aériens: Vu le prix de la RODP, je suis prêt à la payer, sur un déploiement local 🙂
J’ai toujours un peu de mal avec la multiplication des acteurs dans ce genre, surtout quand les citoyens n’ont ni informations, ni surtout voix au chapitre quant à ces « grandes décisions qui les concernent »… :
Quand j’ai lu « retenir les meilleurs modèles de financement (et stratégie de captation de revenu) » , j’ai eu l’image en tête de la meute de loups qui tournent autour du troupeau de biches en se pourléchant les babines…. 🙂 En général, les cervidés sortent rarement gagnantes de l’affaire.
Au-delà des images, je me demande ce que cette organisation va donner:
– Les collectivités locales ont montré leur manque chronique de régulation et surtout de sanction sur leur délégataire, peut-être par manque de compétence et absence d’intérêt, et sans doute aussi par manque de moyens de pression. Qu’est-ce qui serait différent, maintenant ? (Une fois au milieu du gué, si le délégataire n’a pas rempli ses obligation, quelle est la meilleure stratégie ? Le virer et devoir tout recommencer, ou le laisser avancer à sa guise ?)
– En quoi les Opérateurs de Gros seraient incités à faire des tarifs suffisamment progressif pour que des Opérateurs Commerciaux (comme tu les appelles, bien que pour moi ceci inclus aussi les opérateurs associatifs ou locaux qui veulent se débrouiller localement pour couvrir des zones à faible densité façon bottom-up).
C’est à mon avis un point très important, car j’ai cessé de croire que dans un bled comme Cezac il y aura la fibre un jour par un opérateur commercial: La seule solution c’est de la poser soi-même, ou monter un « mix de techno » comme à St-Bresson ( http://www.zdnet.fr/blogs/infra-net/le-haut-debit-a-la-cambrousse-le-bel-exemple-de-saint-bresson-petit-village-des-cevennes-39766083.htm ).
Bernard,
Un « GIX » c’est rien de plus qu’un lieu ou le réseau de plusieurs opérateurs est présents, et qu’il y a moyen d’y placer du matériel actif (Donc ça implique énergie électrique, climatisation, onduleurs, armoires, …).
A l’heure actuelle, ces GIX sont situé dans des datacenters, lesquels sont pratiquement inexistants en dehors des très très grandes villes.
Mais quand on y réfléchi bien, il existe des lieux qui répondent aux caractéristiques, beaucoup même, dans tous les départements. Voire même plusieurs ! Il s’agit des NRA de France Télécom ! Voilà de quoi mailler le territoire…. non ?
Il se trouve que, fort opportunément, France Télécom dans son document d’offre de dégroupage ( http://www.orange.com/fr_FR/reseaux/documentation/att00016987/Offrededgroupagedu29_07_2011.pdf page 43 ) insiste bien sur le fait que le routage IP est spécifiquement interdit au sein du NRA, même pour les opérateurs tiers qui payent pourtant leur emplacement au sol et leur électricité.
Mais techniquement, rien n’empercherais d’utiliser ces lieux pour router du trafic IP, d’autant plus que souvent les RIP y sont présentes.
Alors OK, actuellement les conditions d’accès aux NRA sont drastiques, c’est extrêmement cher (inabordable pour les plus petits opérateurs).
Ca vaudrait le coup de s’interroger sur la légalité du monopole de ces lieux par l’opérateur historique qui y impose ses désidérata: En 98 on lui a filé le cuivre, OK, mais ça comprenais les bâtiments des répartiteurs aussi ? (Les NRA sont simplement les anciens répartiteurs téléphoniques).
(A titre perso je serais plus pour une « maille » des NRO encore plus serrée, à l’échelle d’une commune ou d’un groupe de communes, histoire de renforcer encore le maillage territorial pour arriver un quelque chose similaire au réseau routier. Mais ça ne va pas sans inconvénients en termes pratiques, et aussi en terme de protocoles réseau et de latence à l’accès).