Le Club Parlementaire du Numérique est un lieu de rencontres et d’échanges entre décideurs politiques, professionnels, experts et collectivités locales. Il s’est fixé pour objectifs de : • dialoguer avec les professionnels du numérique tout au long de l’année • sensibiliser les parlementaires aux enjeux de l’économie numérique • diffuser la culture du numérique au sein des pouvoirs publics • examiner les bonnes pratiques à l’étranger et bénéficier de retours d’expériences.
Le club a reçu par exemple en 2010 Christian ESTROSI. Quelques passages intéressants à relire au moment où l’urgence d’une politique nationale d’aménagement numérique pour tous s’impose comme une exigence de plus en plus partagée.
« Le sous-investissement de la France dans les nouvelles technologies explique 60% de notre écart de croissance avec les Etats-Unis depuis 2000. Côté infrastructures et déploiement. Le Grand emprunt permet d’abonder le nouveau fonds pour la société numérique à hauteur de 4,5 milliards d’euros, le passage à la TNT va libérer le fameux dividende numérique…Il est temps pour l’Industrie numérique française d’entrer de plain pied dans cette mutation historique. L’enjeu de ce grand chantier pour l’industrie se trouve autant à l’origine qu’à l’accomplissement du processus.
A l’origine, c’est la capacité d’innovation qui est sollicitée : « La France doit être capable de proposer les produits les plus innovants. Plutôt que d’acheter de la fibre à des pays plus performants, il vaut mieux que la France en vende ». a affirmé Christian Estrosi. Et au final, c’est le tissu industriel qui est impacté : « Sans THD dans les zones d’activités, des industriels risquent de nous quitter ».
Concernant le développement des usages, des services et des contenus. Quatre grands thèmes porteurs d’innovation :
Le soutien aux technologies de base (Nanotechnologies, logiciels, télécommunications…) qui constituent le « socle de notre positionnement industriel dans le secteur des TIC et dont le savoir-faire se diffuse à l’ensemble des secteurs industriels »
Le développement du cloud computing grâce à la création d’une société privée à capitaux mixtes chargée de concevoir, de construire et d’exploiter ce modèle d’infrastructure, « pour l’heure sous domination américaine ».
La numérisation des contenus est un enjeu industriel et non seulement culturel, a précisé Christian Estrosi.
Enfin, un effort particulier doit être porté sur les nouveaux usages : réseaux électriques intelligents, télésanté, nouvelle organisation de la ville….
Dissocier l’infrastructure du service ? une bonne question…
Dans le monde des réseaux, a-t-on fait remarquer, les télécommunications font figure d’exception. Pour le transport ferroviaire ou même routier, l’infrastructure est dissociée du service. Mais pas dans le secteur des télécoms où la construction des infrastructures par les opérateurs est gage de concurrence et de diversité des offres (3). Mais, faut-il encore tenir que cette concurrence par les infrastructures est le bon modèle pour garantir la créativité et la diversité ? « Je veux trouver les équilibres qui permettent à chacun de ces opérateurs de consacrer une part de leur chiffre d’affaires à l’innovation », a répondu sur ce sujet Christian Estrosi.
D’autres dossiers à valeur d’effet levier sont également abordés. C’est le cas notamment de l’administration 2.0 et de la modernisation des outils publics en ligne qui permettraient aux pouvoirs publics de lancer une dynamique de services innovants.
Je suggère à chacun des lecteurs de Numericuss de solliciter son député local pour l’inciter à suivre les débats du club… et surtout à légiférer utilement dans ces domaines. En espérant qu’il ou elle ne sera pas surchargé(e) pour cause de cumul de mandats…
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