Exceptionnellement Numericuss abandonne un instant le champs des réseaux ou des services Web pour prendre un prisme différent… Un prisme différent pour tenter de mieux comprendre toujours et encore la même problématique, celle de l’innovation ou plus exactement des innovateurs. Depuis une année en effet, je finalise un ouvrage sur l’invention de l’agriculture dans la Haute Lande. Ce livre sort le 9 décembre et je ne résiste donc pas plus longtemps à la tentation de plaider pour une autre convergence… une convergence entre tous ceux qui tentent de penser ou de faire autrement.
Innovatrices, empêcheurs de penser en rond, entrepreneurs, développeurs curieux, inventeurs, communicants inspirés, dans les virages de mes expériences, j’ai toujours observé à quels points les petites lumières qui brillent au fond de leurs yeux se ressemblaient. Illusion d’optique ? Peut-être mais les récits des pionniers agricoles de la haute lande m’incitent encore à croire en la puissance de l’indiscipline organisée. Destruction créatrice aurait dit Joseph… Mais je préfère ces lignes utilisées dans un précédent ouvrage, d’une origine à confirmer, qui ne cessent d’inspirer les utopistes en mal d’actions. « Spectateurs habituels de l’agitation du monde, les rêveurs sont terribles quand, tout à coup, le besoin d’agir les saisit. Ils baissent la tête et foncent droit sur les murailles avec la sérénité stimulante que seul peut donner une imagination désordonnée ». Dans la Haute Lande, entre Atlantique et mers de pins, elles prennent une réalité toute particulière.
A la fin de la seconde guerre mondiale, juste après les feux catastrophiques qui ont ravagé des centaines de milliers d’hectares de forêts des départements des Landes et de Gironde, une poignée d’hommes et de femmes ont décidé de relever un défi que tous ou presque pensaient impossible : transformer une terre de bruyère, gorgée d’eau l’hiver, souvent asséchée l’été, en l’une des plus belles régions agricoles de France. Cette poignée de « fous » venait du « Nord », souvent de l’Aisne. Ils ne connaissaient rien du sable et du lourd soleil de l’été du Sud-Ouest. Ils avaient juste pressenti le potentiel d’une terre quasi déserte. Ils se sont beaucoup trompés car ils devaient tout inventer. Ils ont cru échouer pendant près de deux décennies mais ont été toujours sauvés par une idée, la chance, le hasard, leur travail ou leur courage. Ils ont ainsi ouvert une voie impossible en prouvant que l’impossible ne l’était pas. C’est l’histoire d’inventeurs, c’est l’histoire de pionniers, c’est l’histoire du pays de la Grande Lande que retrace l’ouvrage qui vient de paraître.
Par-delà le cas passionnant de la Grande Lande, ce récit offre ainsi une nouvelle occasion de s’interroger sur l’esprit d’entreprendre et sur la puissance des liens complexes qui unissent femmes, hommes et espaces géographiques. Est-ce une autre manière de considérer encore et toujours cette indéfectible qualité humaine qui consiste à prouver que n’importe quel sommet peut être atteint ? J’en suis plus que jamais persuadé et suis donc heureux de plaider encore pour cette évidente convergence entre innovateurs ruraux et inventeurs numériques. Ceux qui se battent pour le très haut débit aujourd’hui sont-ils aussi des rêveurs ?
L’ouvrage peut être acheté en ligne ici.
L’ouvrage prolonge les travaux engagés par le Groupement de Recherche sur les Cultures et Techniques Agricoles des Sols Forestiers d’Aquitaine (GRCETA-SFA) pour la journée du 16 septembre 2010 sur les « 60 ans d’Agriculture en Haute Lande … Et demain? ». Il est publié pour le compte du GRCETA par les belles éditions du pin à crochets, incontournables pour ce sujet.
NB : et pour mieux faire encore le lien entre innovateurs ruraux et numériques; Olivier Zablocki nous propose cette image d’un tracteur équipé d’une solution dédiée fibre optique… « Tracteur équipé d’une charrue à soc vibrant pour la pose de la fibre »
😉 : Tracteur équipé d’une charrue à soc vibrant pour la pose de la fibre…
(j’espère que l’image va s’insérer proprement)
raté alors juste le lien sur l’image chez Lancier
pas d’image… passes la moi par mail…
J’ai rajouté en fin article… lien fort, très fort