Et si les villes, les villages, les quartiers et les bâtiments devenaient eux-mêmes acteurs de la transition ? Cet article propose deux vidéos pour explorer une première série de pistes concrètes à ce sujet. L’une questionne les nouveaux métiers de l’immobilier et du BTP de demain. Elle parle « haute intensité d’usages ». L’autre présente une méthode pour réinventer les modèles économiques afin de réconcilier l’économie et le vivant. Elle mise sur l’innovation durable et montre de quelles manières des entreprises et des territoires transforment des contraintes en leviers d’innovation et en robustesse.
Face à la crise climatique, aux inégalités territoriales et à l’épuisement de certains modèles économiques, la manière dont nous habitons les territoires devient l’un des leviers les plus efficaces pour réaligner nos modes de vie avec la réalité des ressources planétaires. C’est un enjeu central. Il ne s’agit plus seulement de construire ou de rénover, mais bien de repenser nos proximités comme un système vivant, et les bâtiments comme des contributeurs à l’équilibre écologique et social.
Dans la première interview, Fabrice Bonnifet, directeur du Développement durable du groupe Bouygues, défend les modèles à haute intensité d’usages. Ces derniers invitent à transformer plutôt qu’à bâtir, à réutiliser, à mieux mutualiser et à densifier les usages dans le temps et dans l’espace. Autant de solutions pour décarboner l’immobilier sans retomber dans le mythe d’une croissance sans limite. Cette approche bouscule autant les habitudes des métiers du bâtiment que celles des décideurs publics, mais elle ouvre des perspectives concrètes : repenser les fonctions, prolonger les durées de vie des ouvrages, enrichir les usages et les services plutôt que produire toujours plus.
Dans la seconde vidéo, Thomas Busuttil, fondateur du cabinet La 5e Saison, partage sa méthode pour réinventer nos modèles économiques. Il montre, à travers des exemples concrets tirés de secteurs variés, mode, BTP, industrie avec Michelin, comment certaines entreprises et territoires transforment les contraintes écologiques en leviers d’innovation, et de différenciation. Il propose quatre clés pour concilier rentabilité et durabilité, tout en se démarquant de la logique du « toujours moins cher » portée par les modèles low-cost. Loin des discours abstraits, ce sujet présente des outils d’action concrets, applicables dans les entreprises comme dans les politiques publiques.
L’urbanisme régénératif de demain ?
Ces deux reportages complètent l’une des priorités de ce blog et de la chaîne transitions Actions. Il s’agit de comprendre comment s’invente progressivement ce que l’on pourrait nommer l’urbanisme régénératif de demain ? Comment faire en sorte que l’habitat, les équipements publics ou les zones d’activités ne soient plus des consommateurs nets de ressources, mais des vecteurs de services rendus au vivant, à la planète, aux habitants ? Comment construire en pensant aux usages futurs, à la coopération, au vivant ? Comment penser bioconstruction ? Comment inventer les modèles économiques associés à ces projets ?
Le chantier est immense. Il couvre un ensemble de techniques, de politiques et de savoirs qui organisent l’aménagement des espaces urbains comme ruraux, en prenant en compte les dimensions sociales, économiques, environnementales et culturelles. Il invite à des détours fertiles organisés par exemple autour de quelques concepts clés : économie du donut, bâtiments contributifs, servicialisation, économie circulaire, modèles inclusifs…
Je cherche tout témoignage et toute expérience dans ces domaines. Merci de vos éventuelles contributions.

Laisser un commentaire