Bureaux, logements… Et si on arrêtait (presque) de construire ?

Et si on cessait de construire ? Pour Fabrice Bonnifet, directeur du Développement durable du groupe Bouygues, cette piste n’est ni de la science-fiction, ni une régression en mode quasi-retour à l’âge des cavernes. Ce serait au contraire l’un des principaux moyens pour décarboner l’immobilier ! Comment propose-t-il de procéder ? Dans cette interview, Fabrice Bonnifet détaille la solution « haute intensité d’usages ». A travers elle, il montre de quelles manières les métiers du bâtiment et de l’immobilier se transforment progressivement pour pouvoir, demain, concevoir, rénover et proposer des bâtiments plus intensément occupés, plus partagés, plus économes et plus agréables à vivre. Il confirme ainsi que l’immobilier contributif de demain se déclinera de plus en plus autour de modèles proches des logiques de l’économie de la fonctionnalité et des services.

Pour ce sujet, nous avons donc interviewé Fabrice Bonnifet. Il est Directeur Développement Durable du Groupe Bouygues. Il est aussi président de l’association des directeurs du développement durable. Nous avons choisi de mettre l’accent sur les enjeux d’intensification de l’usage des mètres carrés. D’autres ont été volontairement oubliées (énergie, biomatériaux, écoconception, recyclage et réemploi, déchets…) ; cela ne veut pas dire que nous les considérons de moindre importance. Mais le sujet est immense ; nous avons dû faire des choix.

Pour Fabrice Bonnifet, « le premier enjeu est d’inventer les bâtiments à haute intensité d’usage »

L’interview de Fabrice Bonnifet est sur la chaîne Transitions Actions.

En complément, nous vous proposons deux exemples de bâtiments à haute intensité d’usage. Ils complètent celui utilisé dans le reportage, le centre social Unilever d’Hambourg. Le premier est à Lille. Il s’agit du Garage. Le second est une opération de réinvention d’un garage de La Défense.

Le Garage à Lille : un bâtiment hub qui intensifie l’usage des mètres carrés

Construit dans les années 1930, le bâtiment était initialement un garage automobile. Après avoir cessé ses activités, ses 30 000 m² ont été laissés à l’abandon pendant plusieurs années. En 2017, Cécile et Christophe Levyfve ont décidé de le réinventer en un lieu modulable, évolutif et en perpétuel mouvement, capable de répondre aux besoins des entreprises et d’accueillir tous types d’évènements grand public. Le site de la mairie de Lille explique leur démarche. « Partant du constat que les bureaux traditionnels sont souvent sous-utilisés en soirée et le week-end, ils imaginent un bâtiment modulable et évolutif, à la fois siège pour entreprises de nouvelle génération et véritable lieu de vie. »

L’expérience Garage d’aujourd’hui accueille désormais des entreprises résidentes, des salles de conférence, un studio de production audiovisuelle, un espace de coworking, un bar et un restaurant… Il programme également une série d’événements de toute dimension et nature : concerts, marchés, salons, soirées jeux, ateliers…

Par la diversité de ses fonctions, par la modularité de ses espaces, le Garage illustre ainsi l’une des voies pour opérationnaliser l’intensification de l’usage des mètres carrés.

Le renouvellement de la DSP stationnement Paris La Défense : l’occasion d’intensifier l’usage des parkings via des offres deux-roues augmentées de nouveaux services

Grâce à Fabrice Bonnifet, nous avons également choisi un exemple très différent : les parkings souterrains de La Défense.

Conçus dans l’ère du tout automobile, les parkings de La Défense voyaient leur taux d’occupation baisser de plus en plus au fur et à mesure que les vélos, les vélos électriques et, plus largement, les deux-roues ou les transports collectifs prenaient le pas. Le renouvellement de la délégation de service public (DSP), au début des années 2020, a donc été l’occasion de repenser ces lieux par-delà leurs seules fonctions stationnement.

Désormais confiés à Q-Park (après Indigo, délégataire depuis 2002), les parcs de stationnement de La Défense — parmi les plus grands d’Europe — doivent devenir de véritables hubs de mobilités. Le nouveau contrat prévoit ainsi de :

  • porter le nombre de bornes de recharge pour véhicules électriques à au moins 500, contre 200 auparavant ;
  • créer plus de 600 places sécurisées pour les vélos, vélos électriques et deux-roues ;
  • installer des plateformes logistiques du « dernier kilomètre » pour faciliter les livraisons urbaines.

Le Président de Paris La Défense résume ainsi le projet. « À l’heure où Paris La Défense décide de nouvelles orientations stratégiques pour le développement du territoire, nous avons souhaité engager une réflexion profonde sur l’avenir de nos parcs de stationnement… Les parkings de demain ne seront plus uniquement des lieux de stationnement mais deviendront de véritables hubs de mobilités et accueilleront d’autres usages. »

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