Morcenx, où comment une commune de 5.000 âmes déploie un réseau très haut débit !

Morcenx est une petite ville située dans le département des Landes (40), au coeur du plus grand massif forestier du pays… Éloignée de tout centre métropolitain, à plus de 100 km de Bordeaux par exemple, Morcenx fait partie de ces zones dont il n’est pas exagéré d’affirmer qu’elles ne sont pas au centre des stratégies des opérateurs Telecom… Et pourtant, à la fin 2011, plus de 50% des habitants de la ville pourront faire le choix d’une solution très haut débit fibre optique.

C’est l’histoire de ce projet lancé par le maire de Morcenx, Jean-Claude DEYRES, que son DGS, Yvan SAVARY, a bien voulu nous raconter. Et le récit est instructif. Il montre comment en une dizaine d’années, à force de persévérance et d’astuces, avec aussi l’appui des collectivités départementales et régionales faute de soutien financier de l’Etat, cette commune va réussir à construire un réseau très haut débit.

Morcenx l’iconoclaste

Pour réussir ce projet, Morcenx a utilisé, comme Golfech en Midi-Pyrénées, un modèle à bien des égards iconoclastes. Ce modèle se fonde d’abord sur l’initiative publique, l’une des seules à même d’impulser ce type de chantier dans une zone aussi peu dense. Sans l’action de la collectivité, Morcenx aurait fait partie de ces territoires oubliés du THD jusqu’en 2020 ou 2025.  Tout le monde, ou presque le sait, sauf le plan national très haut débit. Pour des raisons qui m’échappent, l’Etat feint de l’ignorer. Jusqu’à quand ?

Mais Morcenx n’a pas seulement confirmé cette vérité marquée au coin du bon sens, cette commune des Landes a également décidé de ne pas respecter les canons de beauté classiques du monde des réseaux. Ainsi, plutôt que de commencer par les centres les plus denses de son territoire, comme tout le monde, Morcenx va-t-elle d’abord déployer ses futures prises Ftth en zones blanches. L’équipe municipale estime qu’elle apportera là le service public auquel ses administrés, oubliés actuellement du numérique, ont droit. Elle pense aussi que son réseau trouvera dans ces secteurs plus vite et plus naturellement ses abonnés. Le projet Morcenx Ftth sera opérationnel fin 2011. Initiative publique, priorités aux zones blanches, Morcenx illustre ainsi, avec d’autres, les logiques et solutions de déploiements des réseaux Très Haut débit que nous sommes de plus en plus nombreux à défendre pour les zones les moins denses. Cette commune des Landes sera-t-elle ainsi l’une des futures terres d’invention des projets THD de demain ?.

Golfech confirme l’appétence des usagers pour le très haut débit

Déjà, depuis la fin Novembre 2010, Golfech a montré la voie et confirme quelques-unes de nos hypothèses en matière de parts de marché.Une partie des surcoûts de construction des prise FTTH en zone peu dense pourrait être compensée par la rapidité avec laquelle les usagers s’abonnent aux services THD.  Golfech est à ce titre exemplaire. La commune a construit un réseau Ftth pour 350 foyers.  C’est l’une des PME parmi les plus expérimentées dans le Sud-Ouest, Telecom Optique Services, qui a été choisie pour déployer ce réseau public loué aux opérateurs privés. Entre décembre 2010 et mars 2011, plus de 75 usagers ont souscrit un abonnement auprès du FAI E-tera. 22% de parts de marchés en moins de 4 mois… Une performance à mettre en relation avec les résultats des plaques THD en zone hyper denses … Bien entendu, la comparaison entre des plaques de quelques centaines de prises, comme Golfech, et des situations métropolitaines de plusieurs dizaines de milliers doit être manier avec précaution.Malgré les indispensables précautions à prendre, une fois encore, les faits indiquent l’appétence des usagers ruraux pour le THD. Les résultats déjà signalés du syndicat d’électrification de l’Ain confirment cette hypothèse. La piste du THD en zone peu dense serait-elle économiquement moins absurde que ce que la pensée dominante le laisse à penser ?

3 commentaires sur “Morcenx, où comment une commune de 5.000 âmes déploie un réseau très haut débit !

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  1. Gros mérite : la preuve que c’est possible.

    Maintenant, nous allons voir si l’ARCEP fera autre chose que des régler les chamailleries entre les quatre affreux jojos de la mère maquerrelle FT à l’occasion de la consultation du 7 mars.

Répondre à Bernard GARRIGUES

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